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Les pratiques

EDF a pris en charge la santé des salariés de Golfech

Les pratiques | Retour sur... | publié le : 15.07.2009 |

La direction des ressources humaines de la centrale nucléaire de Golfech (Tarn et Garonne) a mis en place, en 2007, un vaste plan «bien-être au travail». Il commence à porter ses fruits et sert de modèle aux 19 autres centrales du parc français.

A l'origine de la démarche, la DRH de la centrale, mise en service en 1991, a souhaité une organisation pérenne de prévention de santé au travail, adaptée aux impératifs de variation d'activité. Installé à quelques dizaines de kilomètres d'Agen, le site emploie en permanence près de 850 personnes, dont 250 en horaires postés et 270 sous-traitants.

Culture de sûreté de fonctionnement

« Chez EDF, nous avons une culture de sûreté de fonctionnement inhérente à notre activité industrielle, qui est associée à la prévention des risques et au management. Depuis quinze ans, et de manière plus organisée et suivie depuis 2002, un travail en commun entre la direction, les RH, les organisations syndicales, les médecins, les membres du CHSCT, l'assistante sociale et les managers, a été mené pour prévenir les troubles du comportement et les situations individuelles difficiles », précise Philippe Fumarède, DRH de l'établissement.

La centrale de Golfech s'appuie sur la technologie de réacteurs à eau pressurisée, utilisée dans les centrales de deuxième génération. Elle assure au site un taux de disponibilité de près de 80 % de sa capacité réelle de production, mais impose également certaines contraintes, notamment l'arrêt des réacteurs pour travaux de maintenance ou le rechargement du combustible pendant trois à cinq semaines. « Pour maintenir un bon niveau de disponibilité, il faut limiter le temps d'arrêt des réacteurs. Ce sont des périodes de «rush» où l'on demande beaucoup aux salariés, qui ont plusieurs milliers d'activités à réaliser en peu de temps », précise-t-il. Ces périodes de suractivité, contraignantes, nécessitent le recours temporaire à des employés d'entreprises extérieures, dont le nombre devient alors équivalent à l'effectif interne.

Expérimentée dans sa globalité en 2007, la démarche «bien-être au travail» s'est pleinement déployée en 2008. Et les résultats sont là : le taux d'accidents du travail a diminué de moitié (2,7 % en 2008 contre 5,3 % en 2007), au même titre que le taux d'absentéisme, passé de 3,8 % à 2 % entre 2007 et 2009.

« Cette démarche, qui touche à la fois au bien-être physique et psychologique, est destinée à tout le personnel, agents EDF comme prestataires extérieurs », indique Philippe Fumarède. Initié en 2003, l'espace santé, rénové en 2008, situé dans la zone d'entrée du site, à proximité du restaurant d'entreprise, est dédié à la remise en forme. Il s'articule autour de quatre axes : prévention du mal de dos et des maladies cardiovasculaires ; gestion du stress ; maintien en forme physique ; et lutte contre le vieillissement.

Cours collectifs

Sur le modèle de l'école du dos du CHU de Toulouse, des cours collectifs de renforcement musculaire, de gainage, d'étirements, mais surtout de gestion posturale de la colonne vertébrale et du bassin, sont organisés par des moniteurs sportifs, plusieurs fois par semaine. Ils s'inscrivent dans un programme bihebdomadaire de trois mois et permettent également une prise en charge des troubles musculosquelettiques. Des ateliers de cardio-training sont de même proposés pour la prévention de troubles cardio-vasculaires, le surpoids et le stress.

Un accord de partenariat a été passé avec plusieurs kinésithérapeutes libéraux pour animer l'atelier de kinésithérapie du site industriel, qui fonctionne à la demande, en période de maintenance des réacteurs. Des séances individuelles de sophrologie, sur le temps de travail, sont aussi proposées par l'infirmière de l'entreprise, diplômée dans cette discipline.

« Avec 400 passages par mois, l'espace santé est un succès. Toutes les activités s'intègrent dans un programme individuel établi après un diagnostic médical. Il s'appuie sur un contrat moral qui engage chacun à suivre les prescriptions », précise Thierry Hermorel, médecin du travail de la centrale.

La diététique fait partie intégrante de l'espace santé. Les quatre programmes à la carte sont harmonisés avec les repas du restaurant d'entreprise, qui a réduit, de près de 50 % en moyenne, les taux de graisse de tous les menus.

Dispositif de veille

En parallèle du suivi médical et sportif, le plan «bien-être au travail» comporte un dispositif de veille destiné à la détection précoce et au suivi de situations individuelles difficiles (maladies, divorces, problèmes relationnels au travail, par exemple). Il s'appuie, notamment, sur un observatoire local du bien-être au travail, centré sur la prévention des risques psychosociaux, qui se réunit tous les trimestres et associe la direction, les représentants du personnel, les médecins, et l'assistante sociale. Une vingtaine de personnes ont été accompagnées à ce jour.