C'est bien connu, pour fidéliser son personnel, il faut lui proposer des opportunités de promotion. Et, chez Flunch, prendre du galon signifie devenir directeur adjoint ou directeur dans l'un des 200 établissements français que compte cette chaîne de restaurants en self-service. Ce qui implique de faciliter la mobilité des 642 managers susceptibles d'être concernés. Car Flunch veut favoriser la promotion interne tout en évitant que ses managers ne fassent carrière dans le même établissement. « Un manager que l'on promeut doit apporter un regard neuf et prendre de la distance par rapport à ce qui se passe dans un restaurant. Ce n'est pas possible s'il y travaille déjà », explique Valérie Cordonnier, responsable ressources humaines chez Flunch.

Reste que la perspective de grimper dans la hiérarchie ne suffisait pas toujours à persuader les bons candidats de déménager. Résultat, des postes d'encadrement peinaient parfois à trouver preneur en interne.

Pour lever les obstacles, Flunch a donc entrepris, en 2006, de revoir sa politique de mobilité. Le lien entre opportunités de carrière et mobilité est maintenant mis en avant. « Dès l'embauche, nous demandons aux candidats de nous définir leur périmètre de mobilité géographique. Ils savent que plus ils sont mobiles, plus vite ils progresseront, toutes choses égales par ailleurs. »

Pour améliorer le contenu du dispositif d'accompagnement de la mobilité, Flunch a, par ailleurs, travaillé sur deux fronts. L'entreprise a mandaté le CIL Habitat, un organisme collecteur du 1 % logement, pour aider les managers à s'installer dans une nouvelle région. Le CIL collecte les souhaits des intéressés, prend en charge les frais d'agence et diverses formalités liées directement ou indirectement au déménagement (état des lieux, signature du bail, mise en service du gaz, électricité et téléphone et même inscription scolaire des enfants...). Ces prestations sont peu coûteuses pour Flunch, car elles sont couvertes par l'aide publique Mobili-Pass, d'un montant de 3 200 euros, que les salariés transférés à plus de 70 kilomètres de chez eux peuvent percevoir tous les deux ans.

En revanche, le restaurateur verse de sa poche, à chaque collaborateur mobile, une indemnité forfaitaire de 1 200 euros (à laquelle s'ajoutent des indemnités mensuelles «vie chère» si ce dernier s'installe en région parisienne ou en Paca), et lui paie son déménagement.

Par ailleurs, Flunch, conscient que le principal frein à la mobilité est, de plus en plus, l'emploi du conjoint, paie à ce dernier les services d'un cabinet d'outplacement pour retrouver du travail dans la nouvelle région. L'employeur explique en détail et valorise ces mesures dans un guide de la mobilité géographique du collaborateur, afin que nul ne les ignore.

Ces efforts portent-ils leurs fruits ? Même si l'évolution du taux de mobilité interne dépend fortement de la conjoncture économique générale, qui s'est dégradée, Flunch relève que les indicateurs évoluent dans le bon sens : 268 managers ont demandé une mutation géographique en 2008, contre 250 en 2007.

• Activité : restauration.

• Effectifs : 10 000 salariés pour 200 restaurants.

• Chiffre d'affaires 2007 : 534 millions d'euros.