Dans les semaines qui viennent, PSA signera un protocole avec le service du Droit des femmes et de l'Egalité du ministère du Travail, déclinant une série d'actions pour accompagner ses salariés victimes de violences conjugales. Une initiative originale, prévue dans un avenant, signé le 14 novembre 2007 par l'ensemble des syndicats*, reconduisant l'accord d'entreprise relatif au développement de l'emploi féminin et à l'égalité professionnelle entre les femmes et les hommes.

« L'entreprise participe à une meilleure information et sensibilisation à la lutte contre les violences faites aux femmes et aux hommes. De plus, dès lors qu'elle apprend qu'un membre du personnel est victime de violences conjugales, le service compétent veille en toute discrétion à lui prêter soutien et collaboration, et à l'informer sur la législation en vigueur relative, notamment, à sa protection », précise l'avenant.

A l'origine de l'intérêt porté par PSA sur ce sujet, non seulement les campagnes d'information initiées par le gouvernement sur ce thème, mais également l'application de l'accord mondial du constructeur automobile sur la responsabilité sociale et environnementale (RSE), signé en mars 2006.

« Dans ce texte, nous nous engageons, notamment, à étendre les meilleures pratiques de RSE repérées dans les pays d'implantation. Nous avons eu connaissance d'un accord signé en Espagne au sujet des violences conjugales et nous avons souhaité le transposer en France », explique Michel Courcelle, responsable des relations sociales de PSA. L'entreprise estime, ainsi, répondre à deux des trois enjeux de la responsabilité sociale : les enjeux social et sociétal, à l'exclusion de tout enjeu économique. «Si les salariés viennent travailler en ayant de gros soucis chez eux, nous pouvons contribuer à les soulager, et, d'une manière générale, à améliorer leur bien-être. Les personnes concernées par des problèmes de violences conjugales n'ont pas forcément un entourage familial qui les incitera à agir. Alors, le monde du travail peut être le dernier recours », estime Michel Courcelle. Pour Christian Lafaye, délégué syndical central de FO, si l'entreprise se préoccupe des violences conjugales, « c'est aussi une réponse au mal-être de certains salariés qui peut déboucher sur des suicides ».

Concrètement, depuis le printemps 2008, trois sites ont expérimenté des actions de communication sur le sujet : Aulnay (93), Metz (57) et Vélizy (78). « Ces actions locales ont bien fonctionné, alors nous les étendons », affirme le responsable des relations sociales. C'est l'objet du protocole prochainement mis en oeuvre avec l'appui du service du droit des femmes et de l'égalité. Premier type d'actions prévues : le relais de l'information des campagnes nationales de lutte contre les violences conjugales, notamment la diffusion auprès des salariés, dans les bureaux des assistantes sociales et des services médicaux, des plaquettes du ministère et des affiches mentionnant le numéro d'appel national 3919. Deuxième axe : la sensibilisation et la formation des services RH, des services sociaux, des médecins du travail, des infirmières et des assistantes sociales. Cette sensibilisation leur permettra d'identifier les personnes victimes de violences conjugales et de leur délivrer de premiers conseils pour les accompagner. Troisième objectif : accueillir, écouter, et orienter les victimes vers un interlocuteur de confiance, à savoir, les services d'urgence, la police, ou encore les associations d'aide aux victimes ou les consultations juridiques.