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Saison d'été

Enjeux | Chronique de Meryem Le Saget | publié le : 15.07.2009 |

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Saison d'été

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L'été est l'occasion de nous libérer de nos schémas habituels. En fait, ce n'est pas si compliqué de quitter momentanément ses habitudes pour renouveler son regard, mais il faut en avoir envie. Quel soulagement, alors, de créer un peu de «vacance» dans nos cerveaux surchargés !

Aborder les journées sans a priori, regarder les situations autour de soi comme un étranger regarderait un pays nouveau : avec curiosité, sans mettre d'étiquette. Dès l'enfance, en effet, on a appris à définir le monde qui nous entoure ; on nomme les objets, on qualifie les expériences : un tabouret, un arbre, j'aime, je n'aime pas. Plus on avance dans la vie, plus les étiquettes que l'on distribue se multiplient. J'ai un job sympa, mon chef est stressant, je rentre trop tard... On devient vite un dictionnaire d'étiquettes et de jugements. Avec les autres, on communique de moins en moins : on échange des évaluations. On ne s'en rend pas vraiment compte, puisque tout le monde fait pareil. Mais en vacances, n'est-ce pas le moment de faire une pause et d'apprécier la vie sans la juger, avec un état d'esprit ouvert ?

A relâcher également : nos schémas mentaux. Pendant l'année, on a tendance à ressasser le même programme : savez-vous quelles sont vos expressions favorites, celles que vous répétez le plus souvent ? « Je suis toujours à la bourre » ou « Aujourd'hui, ne m'embêtez pas ! » ou bien « C'est de pire en pire... ». Ces petites phrases anodines, presque réflexes, traduisent en fait nos opinions profondes sur notre vie et sur le monde qui nous entoure. Si l'on n'y prend pas garde, ces programmes peuvent régir notre existence : ce que l'on pense devient réalité et le système s'autoentretient. Si c'est pour le meilleur, tant mieux. Mais si notre esprit est rempli de préoccupations et rabâche les mêmes idées de façon récurrente, rien ne va plus. Et si l'on se disait que, pour la saison d'été, le théâtre fait relâche ?

Les vacances, ce sont aussi les autres, sachons en profiter. La vraie disponibilité, on le sait, n'est pas seulement une affaire de temps, c'est aussi une question d'attitude : être ouvert, curieux de l'autre, accepter d'être surpris même si l'on connaît parfaitement la personne. En écoutant son interlocuteur, par exemple, essayer de trouver les qualités dont il fait preuve : enthousiasme, sensibilité, détermination, humour, sens artistique, gentillesse... Premier avantage : le regard positif qu'on lui porte va le mettre à l'aise. Deuxième bénéfice : l'exercice va nous détendre, en nous reposant d'une concentration permanente sur nous-mêmes.

Luxe ultime : ralentir. Les vacances transformées en plan d'action ne sont pas forcément géniales pour le ressourcement. Pendant l'année, tout se succède à un rythme effréné. On n'a plus le temps de prendre du recul ni de réfléchir. La créativité est prise en otage par la réactivité, plus rapide, plus impérieuse. Ralentir, c'est se donner les moyens de réharmoniser les choses, comme un menuisier affûte ses outils pour mieux travailler. Pour ceux qui veulent également ralentir intérieurement, rien de tel que de décrocher des médias, de la télévision et de l'ordinateur. Ça fait bizarre ? Oui, il faut sans doute quelques jours pour se désintoxiquer, mais le ressourcement est assuré !

Meryem Le Saget est conseil en entreprise à Paris. < lesagetconseil@wanadoo.fr >