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Les pratiques

STX Europe ou le concept de l'entreprise étendue

Les pratiques | publié le : 07.07.2009 |

Pour rester compétitif sur le marché de la construction navale, le chantier nazairien STX déploie le concept d'entreprise étendue avec ses sous-traitants. En d'autres termes, il s'agit de passer du savoir-faire au savoir-faire-faire.

La proue du Queen Mary II disparaissait à peine à l'horizon que, déjà, le bassin nazairien s'interrogeait sur le devenir des sous-traitants de la navale. Dans la continuité des plans Cap Compétences, Cap Performances et Cap Excellence, initiés pour redynamiser et accroître la compétitivité de la filière, le chantier naval nazairien planche depuis dix-huit mois sur la mise en oeuvre du concept d'entreprise étendue. Il ne s'agit plus de penser la conception d'un navire par corps de métiers, mais de découper l'ensemble du navire en neuf territoires (groupe cabines, aménagement restaurant panoramique, multiréseaux, groupe machines, groupe achats fournitures, logistique...). Chacun étant confié à un sous-traitant identifié de rang 1. Charge à lui de s'organiser pour acquérir ou rassembler les compétences manquantes avec des sous-traitants de rang 2. « Nous réfléchissions depuis sept ou huit ans à la mise en oeuvre d'un schéma industriel permettant au donneur d'ordres de se recentrer sur son coeur de métier », explique Patrick Pirrat, expert industriel chez STX Europe.

Accroître l'autonomie des sous-traitants

Face au durcissement du marché et à la crise économique, il devenait impératif de trouver des solutions pour absorber les cycles de saisonnalité et abaisser les coûts de production de 5 % à 10 %. Condition sine qua non pour réussir le projet ? Accroître l'autonomie des sous-traitants pour leur permettre de se diversifier.

Partenaire du chantier naval de longue date, l'entreprise Gestal (400 salariés), spécialisée dans l'électricité, la motorisation, la plomberie et la chaudronnerie, s'est engagée dans la démarche, il y a un an et demi. « Nous avons toujours suivi la politique du donneur d'ordres », rappelle Patrick Allaire, codirigeant de Gestal. Cette fois, l'entreprise est allée plus loin. Elle regroupe le savoir-faire de PME de rang 2, spécialisées dans la tuyauterie, l'isolation et la ventilation, sélectionnées pour leur fiabilité. La démarche a imposé de changer de locaux, d'investir dans un nouveau système informatique, de recruter cinq cadres et de déployer 80 jours de formation pour maîtriser le pilotage de projets devenus beaucoup plus complexes. Globalement, l'investissement aurait atteint 100 000 euros.

Point positif ? Gestal admet renforcer son image de fiabilité aux yeux d'autres donneurs d'ordres comme Airbus, Les Arsenaux ou la pétrochimie... C'est, là aussi, un des enjeux de l'entreprise étendue.