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Un «décrochage historique» pour l'intérim

L'actualité | publié le : 07.07.2009 |

Le Prisme souligne un recul sans précédent de l'emploi intérimaire. Au premier trimestre 2009, 80 0000 emplois ont été détruits.

L'intérim poursuit sa descente aux enfers : 80 000 emplois ont été détruits dans ce secteur au premier trimestre 2009, soit un recul de 15,6 %. En un an, entre les premiers trimestres 2008 et 2009, « un emploi intérimaire sur trois a été supprimé dans l'ensemble des secteurs concurrentiels, un sur deux dans l'industrie et quatre sur cinq dans l'automobile », a indiqué, le 30 juin, le ministère du Travail.

« J'aurais voulu vous donner des nouvelles plus roses, a poursuivi François Roux, délégué général du Prisme, la fédération patronale. Mais on n'est pas certains d'avoir atteint un palier. Cela représente une chute historique. Nous n'avons jamais connu un tel décrochage, même lors des crises de 1974 et de 1993. »

Le nombre d'intérimaires est, ainsi, passé de 604 318 équivalents temps plein, en décembre 2008, à 400 000, fin mars 2009. Mais ils n'ont pas droit aux mesures de reconversion comme la CRP (convention de reclassement personnalisé) ou le CTP (convention de transition professionnelle), deux dispositifs réservés aux licenciements économiques. Ils ne bénéficient pas, non plus, de la nouvelle réglementation du chômage, la durée des missions étant bien inférieure à quatre mois.

Abaissement des conditions d'ancienneté

C'est pourquoi, le Prisme a pris ses propres mesures d'urgence pour amortir les effets de la crise. Le Fonds d'action sociale du travail temporaire (Fastt), tout d'abord, a décidé d'abaisser les conditions d'ancienneté à 450 heures de mission au lieu de 600 heures pour bénéficier de l'ensemble des aides : logement, crédit...

Par ailleurs, la profession mise sur la formation. Le 25 mai, le Prisme a signé un «engagement de développement de l'emploi et des compétences» (Edec) avec l'Etat ; 21 millions d'euros sont ainsi mobilisés pour une période de trois ans (2009-2011), dont 7 millions d'euros venant de l'Etat. L'accord devrait concerner 2 400 intérimaires. Au-delà, il souhaite une déréglementation de l'intérim. « A l'issue d'un plan social, une entreprise peut difficilement faire appel à l'intérim. Il faut que cette disposition soit changée », a souligné François Roux, qui place ses espoirs dans la négociation patronat-syndicats sur les mesures anticrise entamée le 10 juin.