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L'immigration de travail est en baisse

L'actualité | publié le : 07.07.2009 |

La diminution de l'offre de travail de la part des employeurs est à l'origine de la baisse des flux migratoires vers les pays riches, selon l'OCDE.

Pour la première fois depuis les années 1980, l'immigration de travail est en recul dans pratiquement tous les pays de l'OCDE. La cause en est le ralentissement de l'activité économique depuis mi-2008, qui entraîne une crise de l'emploi, selon un rapport intitulé «Perspectives des migrations internationales», rendu public le 30 juin, à l'occasion d'une réunion, à Paris, des ministres en charge des politiques migratoires de l'OCDE.

Dans ce document, l'Organisation de coopération et de développement économiques observe que le nombre de visas temporaires délivrés aux Etats-Unis a baissé de 16 % entre 2007 et 2008. Il en est de même en Espagne, où le nombre de visas de travail non temporaires est passé de plus de 200 000 en 2007 à 137 000 en 2008. Le constat est encore plus net au sein de l'espace européen de libre circulation, notamment pour le Royaume-Uni et l'Irlande. Vers ces deux pays, le flux de travailleurs en provenance d'autres Etats membres, notamment de Pologne et de Roumanie, a diminué de plus de 50 %. Il faut dire que le Royaume-Uni, l'Irlande et l'Espagne sont parmi les pays qui avaient accueilli le plus d'immigrants avant la crise, et où celle-ci frappe le plus durement. En France, l'immigration professionnelle aurait diminué de 8,7 % entre le dernier trimestre 2008 et les quatre premiers mois de 2009, selon le ministre de l'Immigration, Eric Besson.

Chômage des immigrés

Pour expliquer ce recul des migrations de travail, l'OCDE invoque, principalement, « une forte diminution du recrutement international par les employeurs ». En outre, « une diminution des perspectives d'emploi dans les pays de destination devrait avoir pour conséquence de suspendre les projets d'émigration [...] », relève l'OCDE. D'autant que les plus touchés par le chômage sont justement les immigrés, particulièrement dans les pays où la crise a frappé tôt et où l'immigration a joué un rôle important dans le développement économique. Ainsi, en Espagne, le taux de chômage des immigrés a dépassé les 20 % : 7,8 points de plus que les autochtones. Idem aux Etats-Unis, où leur taux de chômage a été multiplié par deux depuis mars 2007.

L'OCDE explique également la baisse des flux par un durcissement des politiques des pays membres : limitation des entrées et programmes de retour pour les immigrés au chômage. L'organisation met en garde les Etats membres contre la politique du robinet fermé en rappelant qu'ils ont des besoins de main-d'oeuvre à long terme.