logo Info-Social RH
Se connecter
Newsletter

Enquête

Blanchir le textile d'une triste réputation éthique

Enquête | publié le : 23.06.2009 |

Image

Blanchir le textile d'une triste réputation éthique

Crédit photo

Afin de garantir l'éthique sociale de ses fournisseurs stratégiques, la marque bretonne multiplie les approches : mise en place d'un système d'audit avec PricewaterhouseCoopers et labellisation Max Havelaar.

Depuis son adhésion au Pacte mondial des Nations-Unies en 2004, la marque bretonne de prêt-à-porter, qui habille également les agents de La Poste, de la SNCF ou de la police nationale, a fait sortir l'évaluation de sa chaîne d'approvisionnement de la seule logique industrielle. « Acteurs d'un secteur - le textile - fortement mondialisé et de triste réputation sur le plan de l'éthique et des conditions de travail, nous avions anticipé, à l'époque, l'évolution des attentes des consommateurs et des donneurs d'ordres en termes de garanties sociales et environnementales des produits », explique Grégoire Guyon, directeur de la communication d'Armor-Lux.

L'entreprise, qui a formalisé ses engagements - respect des conventions de l'OIT et des droits fondamentaux - dans une charte de responsabilité sociale (elle-même adossée aux contrats de fourniture et de sous-traitance), a d'abord intégré, aux côtés des indicateurs industriels classiques, des critères sociaux et environnementaux dans sa procédure de référencement des nouveaux fournisseurs (22,5 % de la note finale).

Audits sociétaux

Une fois par an, Armor-Lux fait également réaliser, sur les sites de production (essentiellement situés au Maghreb), des audits sociétaux destinés à vérifier le respect de sa charte de responsabilité sociale et de la réglementation locale. Afin d'éviter tout risque de collusion avec les audits qualité qu'elle réalise elle-même, la marque a sélectionné un auditeur - PricewaterhouseCoopers - totalement étranger à l'univers du textile.

Une cartographie des risques

« En dépit de son coût élevé - 400 000 euros depuis 2004 -, ce niveau supplémentaire d'évaluation nous permet de bénéficier d'outils de type cartographie des risques ou argumentaires clients, qui font souvent défaut à une PME », souligne Grégoire Guyon.

Depuis 2005, Armor-Lux a également choisi de faire certifier par l'association Max Havelaar* une partie de sa production. « Plutôt que de nouer de nouveaux partenariats avec des fournisseurs déjà labellisés, nous avons incité notre vingtaine de fournisseurs stratégiques à entrer dans le système de certification Flo-Cert, en prenant parfois nous-mêmes en charge financièrement une partie des investissements requis, précise Grégoire Guyon. Une démarche qui consacre notre responsabilité envers nos fournisseurs, pose le socle d'un partenariat durable et assure l'attractivité et la compétitivité des deux parties. » Avec 25 % des parts de marché, la marque est, aujourd'hui, le premier distributeur français de produits en coton labellisé par Max Havelaar. A. D.

* Outre la fixation d'un prix juste pour le producteur, le commerce équitable soutenu par Max Havelaar garantit le versement d'une prime de développement destinée à financer des investissements communautaires (accès à l'eau, construction d'infrastrutures) et le respect des droits fondamentaux (interdiction du travail forcé ou du travail des enfants). Ces engagements sont certifiés par l'organisme Flo-Cert.

ARMOR-LUX

Activité : prêt-à-porter et vêtements professionnels.

Effectifs : 650 salariés.

Chiffre d'affaires 2008 : 73 millions d'euros.

Articles les plus lus