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Les pratiques

Easydis, quand l'échauffement prévient les accidents

Les pratiques | publié le : 16.06.2009 |

En cohérence avec sa démarche globale de prévention, Easydis développera un dispositif d'échauffement physique des salariés, après une expérience concluante à Gaël, en Bretagne.

Depuis novembre dernier, sur son site de Gaël (35), Easydis, filiale logistique de Casino, propose à ses opérateurs un échauffement physique avant la prise de poste. « Comme les sportifs avant l'entraînement, explique Dominique Delmas, directeur du site, les manutentionnaires préparent leurs muscles pour ne pas démarrer leur activité à froid. » De fait, dans la logistique, l'effort est intense, en particulier pour le dos et les bras, et ce, malgré les machines qui économisent les gestes. « Je peux porter jusqu'à 2 000 colis de 20 kg par jour, soit 4 tonnes cumulées », témoigne David Régnin, préparateur de commande à l'atelier fruits et légumes.

Impliquer les salariés

En outre, ce site récent enregistrait des accidents bénins, mais réguliers, associés à une certaine fatigue des salariés, souvent issus de l'agroalimentaire, un secteur particulièrement touché par les TMS. L'absentéisme était récurrent. « Nous avions mis en place des mesures basiques, comme l'affichage ou la formation «gestes et postures»», précise Dominique Delmas. Mais nous cherchions une méthode complémentaire et innovante, qui implique vraiment les salariés. » La direction a fait appel à la société CapSecur Conseil, dont le concept de préparation physique StiMCore mise sur la formation de «junior coachs», ou moniteurs, en interne. Huit salariés, cadres ou opérateurs, sportifs ou non, dirigent, désormais, avant la prise de poste, mais sur le temps de travail, dix minutes d'échauffement neuromusculaire pour leurs collègues : assouplissement des bras, du dos, de la nuque et des jambes... « L'essentiel, ajoute Dominique Delmas, est que moniteurs et participants soient volontaires. »

Baisse de l'absentéisme

Après un démarrage pilote dans un atelier assez exposé, celui des fruits et légumes, l'échauffement se déploie, peu à peu, aux 300 opérateurs, avec une participation moyenne de 70 %. Le coût global de cette opération s'élève à 17 000 euros. Pour David, 35 ans, l'effet a été radical : « Avant, je me faisais replacer une vertèbre presque tous les soirs. Aujourd'hui, un massage tous les quinze jours suffit. » D'un point de vue global, selon François Loppin, chargé d'études prévention d'Easydis, « les salariés se sont responsabilisés et la productivité s'est maintenue. Sur les quatre premiers mois, l'absentéisme a baissé de 18 % et nous avons enregistré un accident du travail, contre un par mois auparavant. » Autre résultat fort, relève André Poriel, responsable prévention du site, « ce moment convivial, hors productivité, a renforcé la cohésion des équipes ».

Un dispositif à maîtriser

« Des résultats satisfaisants qui, selon François Loppin, doivent se confirmer dans la durée. » D'ores et déjà, un projet du même ordre doit être élaboré en interne dans la Loire, en collaboration avec la médecine du travail et la Cram Rhône-Alpes. « Un déploiement national n'interviendra que lorsque le dispositif sera complètement maîtrisé, tant au plan médical qu'institutionnel », précise encore le chargé de prévention. L'expérimentation du site de Gaël s'inscrit en cohérence avec Cap prévention - la Démarche de prévention par l'écoute (DPE) déployée par Easydis depuis 2007 et jusqu'à 2010. Démarche globale pour laquelle le groupe Casino doit signer une charte avec la Cnam en septembre.