C'est la fin d'un cycle de dix ans de croissance. En 2007, pour la première fois, quasiment tous les indicateurs de la VAE sur les diplômes de l'enseignement professionnel ou technologique de l'Education nationale sont en recul par rapport à 2006 ; 60 942 personnes ont été informées contre 78 856 ; 50 367 dossiers de candidature ont été retirés contre 61 067 ; 19 371 personnes ont été accompagnées contre 24 551 ; 21 967 dossiers ont été examinés en jury contre 22 284. Soit des baisses de, respectivement, 23 %, 18 %, 22 % et 1,4 %. Tels sont les résultats d'une note d'information de la Depp (Direction de l'évaluation, de la prospective et de la performance du ministère de l'Education nationale) datée de mai 2009 et qui vient d'être publiée (1). Seul élément positif dans ce paysage désolé : 13 804 candidats ont obtenu un diplôme complet, soit 63 %, +1,3 % par rapport à 2006 ; 12 % n'ont rien obtenu.

Plus que jamais, l'accompagnement des candidats est un élément de réussite ou d'échec de la VAE. Problème : plus le niveau de diplôme visé est faible, plus le taux d'accompagnement et d'aide par un organisme de l'Education nationale est bas. Ainsi, en 2007, selon la Depp, 19 371 personnes ont bénéficié de cette aide (au moins deux heures quel que soit le niveau de diplôme visé), soit plus des trois quarts des personnes ayant retiré un dossier. Mais 45 % des candidats à la VAE ayant bénéficié d'un accompagnement visaient l'obtention d'un diplôme de niveau III (niveau BTS), 29 % un diplôme de niveau IV (niveau Bac), et seuls 25,5 % cherchaient à obtenir un diplôme de niveau V (niveau CAP-BEP).

Autre élément discriminant : l'accompagnement et le soutien fournis par l'employeur. Selon une étude récente du Céreq (2), le taux d'accompagnement dans les associations du secteur sanitaire et social est de 53 %, de 43 % dans la fonction publique, et d'un tiers dans le secteur privé. Mais, dans celui-ci, les différences sont marquées. Dans l'industrie, le taux d'accompagnement fait jeu égal avec celui des fonctionnaires (44 %), alors que les salariés du BTP et du travail du bois semblent particulièrement mal lotis.

Le Céreq compare ainsi l'attitude des employeurs du champ sanitaire et social (aide à domicile), dont les salariés fournissent 70 % des candidats à une VAE de niveau V (CAP/BEP). « Les employeurs associatifs de ce secteur sont parmi ceux qui offrent le contexte le plus favorable au bon déroulement de la démarche grâce à une politique active de branche, souligne le Céreq : dispositifs et financements complémentaires. A l'inverse, les salariés des employeurs particuliers sont les plus mal lotis. Ils ne représentent que 8 % des candidats à la VAE, alors qu'ils sont au moins quatre fois plus nombreux que les salariés du secteur associatif de l'aide à domicile, qui, eux, fournissent 37 % des candidats. »

Enfin, toujours selon le Céreq, près de quatre salariés sur dix « ont déboursé quelque chose » pour l'accompagnement à la VAE. Ils sont moins nombreux dans le secteur sanitaire et social que dans le secteur privé. Deux tiers des demandeurs d'emploi « doivent payer certaines dépenses liées à leurs démarches », malgré la signature, en 2005, d'un accord des partenaires sociaux de l'Unedic pour l'accès aux allocataires de l'assurance chômage au financement de l'ensemble des frais liés à la VAE.

Conclusion du Céreq : « L'obtention du diplôme de niveau V par la voie de la VAE demeure encore laborieuse. Alors que l'objectif quantitatif des pouvoirs publics était d'arriver à 60 000 certifications par an, moins de 30 000 ont été délivrées en 2007. »