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Les pratiques

Les industries de l'agroalimentaire combattent l'illettrisme

Les pratiques | publié le : 02.06.2009 |

Depuis plus d'un an, l'Opca des industries agroalimentaires, Agefaforia, expérimente un nouveau programme de «maîtrise des savoirs fondamentaux» auprès de 120 stagiaires.

Fin 2007, l'Agefaforia, membre fondateur de l'Agence nationale de lutte contre l'illettrisme (ANLCI), a décidé de mettre en place un nouveau programme de lutte contre l'illettrisme appelé «maîtrise des savoirs fondamentaux» (MSF), avec l'appui du cabinet Recif. Ce programme s'inspire des expériences concluantes réalisées dans d'autres secteurs, dont celui de la propreté ; mais aussi de la précédente initiative menée par l'Agefaforia, qui, dans les années 1990, avait lancé un dispositif d'autoformation contre l'illettrisme baptisé Alice : «Apprendre à apprendre, lire, informer, compter et écrire».

Vers un nouveau public de salariés

« MSF s'ouvre à un nouveau public de salariés, peu concerné par la formation, avec une démarche contextualisée aux situations professionnelles et fondée sur la pédagogie inductive de groupe », explique Jean-Pierre Dufour, responsable service études et développement régional à l'Agefaforia. « Alice était centrée sur le développement personnel et sur la remise à niveau, tandis que les actions MSF concernent des publics de plus faible niveau - illettrés ou français langue étrangère - qui ne peuvent accéder à Alice du fait de leur absence d'autonomie face à l'écrit. De plus, les actions MSF se donnent des objectifs directement liés à l'amélioration des activités professionnelles. »

Mutualisation des pratiques

La démarche se déroule en plusieurs étapes : information et prospection auprès des entreprises ; repérage des situations problèmes ; identification des personnes ; cahier des charges du projet de formation (diagnostic court conduit par Recif) ; formation par les organismes labellisés ; bilan et évaluation. La mise en oeuvre du programme expérimental s'appuie sur un groupe de conseillers formation de l'Opca qui a formalisé les enjeux et les spécificités du projet aux industries alimentaires ; a défini des fiches outils pour chacune des étapes ; et, enfin, qui suit la collaboration avec les dix organismes de formation sélectionnés. Chaque organisme est chargé de formaliser des supports pédagogiques liés aux situations professionnelles des stagiaires ; ils sont, ensuite, partagés par tous les organismes de formation labellisés. Ceux-ci sont suivis, via deux à trois réunions par an, pour mutualiser les pratiques et les supports, et réduire les coûts d'ingénierie par la constitution d'une banque de données pédagogiques.

Le coût de la formation MSF est de 15 euros hors taxes par heure et par stagiaire ou de 150 euros hors taxes par heure groupe. Ces coûts sont imputés sur les budgets «plan de formation» et «professionnalisation» des entreprises, sauf pour celles relevant de la branche des «producteurs de boissons», qui a dégagé, par décision de la CPNEF, un financement au titre des fonds spécifiques à cette branche.

Des entreprises sensibilisées

Bilan ? Une quinzaine d'entreprises ont été sensibilisées et neuf d'entre elles se sont inscrites au programme avec plus de 120 stagiaires, dont quatre PMI et une action interentreprises. Les actions se poursuivent et se termineront avant la fin du premier semestre 2009. Un bilan de l'expérimentation sera présenté au mois de juin pour permettre un déploiement de ce programme et une articulation avec d'autres dispositifs.