Des managers pas assez formés, et des entreprises encore timides dans la mise en oeuvre de services pour aider les parents salariés : le volet «entreprises» du baromètre 2009 de l'Observatoire de la parentalité, rendu public le 28 mai, laisse apparaître des faiblesses sur le front de l'équilibre vie professionnelle/vie personnelle. Seuls 10 % des répondants, pourtant signataires de la Charte de la parentalité, ont mis en place des formations sur ce thème destinées aux managers, et presque une entreprise sur quatre estime que « les hiérarchiques directs de leur société ne font pas beaucoup de choses pour aider les salariés parents ». « L'implication des managers n'est donc pas toujours à la hauteur des attentes des dirigeants interrogés », commente Jérôme Ballarin, président de l'Observatoire.

Autre tendance : le faible engagement des entreprises dans la mise en oeuvre de services facilitant le quotidien. Les répondants ne sont que 36 % à proposer des solutions de garde d'enfants, et 33 % à offrir une participation financière aux frais de garde. Les salariés interrogés, en février dernier, par l'Observatoire avaient placé cette mesure parmi les plus attendues. Enfin, l'étude note que seules 5 % des entreprises proposent un accès à des spécialistes de l'éducation et de la famille.

A côté de cela, le baromètre fait apparaître de bonnes pratiques d'entreprises. Ainsi, l'enquête révèle que plus de 80 % d'entre elles rendent possibles le travail à temps partiel, un aménagement ponctuel des horaires, ou encore des congés parentaux et de paternité, sans impact négatif sur l'évolution professionnelle. En outre, toutes les entreprises s'accordent à dire que ces actions contribuent à l'amélioration de leurs performances.

Malgré ces bons résultats, l'Observatoire estime que le chemin vers une véritable « révolution socioculturelle » est encore long. « Les trois quarts des démarches que nous faisons auprès des entreprises pour les engager à signer la Charte n'aboutissent pas », indique Jérôme Ballarin. Pas question, pour autant, de désespérer. « L'ensemble des DRH partagent ce constat : la parentalité est une question de long terme à ne pas négliger, afin d'assurer la fidélisation des salariés et l'attractivité de l'entreprise. »