E & C : Quels sont les salariés attirés par un travail en région ?

M. B. : La segmentation par les âges et l'expérience est importante. L'Ile-de-France est très attractive pour les jeunes cadres. Le flux vers cette région est très positif sur les trois ou quatre premières années de carrière, favorisé, notamment, par la concentration des grandes entreprises de services. Ensuite, le flux commence à s'inverser en faveur des régions, essentiellement en raison de la difficulté de vivre à Paris avec des enfants, des temps de trajet et de la saturation des transports en commun.

E & C : Quels sont les facteurs d'attractivité des régions ?

M. B. : Le choix d'une mobilité géographique dépend de la qualité et du potentiel de l'emploi proposé - parce que l'on sait qu'il sera plus difficile de le quitter -, de la qualité de vie en général et de la scolarisation des enfants. Les cadres sont soucieux, aussi, de la capacité du tissu économique local à fournir des opportunités d'emploi à leur conjoint. Si nous ne pouvons aborder la situation personnelle ou familiale des candidats lors des recrutements, cette question apparaît dès que sont évoqués les enjeux d'une mobilité géographique. L'accompagnement du conjoint peut parfois être proposé. Dans l'Est, on le fait venir visiter les lieux avant la prise de décision.

Pour les cadres, venir en région, c'est aussi, souvent, l'occasion de passer de la grande entreprise à la PME. Certains candidats demandent spécifiquement ces postes. Les cadres expérimentés sont sensibles à la question du sens du travail. Ils sont séduits par des organigrammes simplifiés et recherchent une meilleure maîtrise des processus décisionnels.