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Ces secteurs qui recrutent encore malgré la crise

Les pratiques | publié le : 12.05.2009 |

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Ces secteurs qui recrutent encore malgré la crise

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Banques, assurances, environnement, Internet, services à la personne... Ces secteurs font de la résistance et les postes à pourvoir s'y comptent par milliers.

Il peut y avoir crise, PSE en chaîne, hausse du chômage, mais en même temps pénurie de candidats. L'enquête «Besoins en main-d'oeuvre» (BMO) 2009 de Pôle emploi fait état de près d'un million de projets de recrutement pour cette année. En ligne de mire : les secteurs en plein essor, comme les «greentech» et, plus largement, l'énergie et l'environnement, ou encore les services aux particuliers, toujours très demandeurs, «boostés» par les politiques publiques. Et c'est sans compter sur les effets du papy-boom, toujours à combler. Le secteur bancaire, même s'il recrute moins que ces deux dernières années, procède néanmoins à son renouvellement générationnel. Et certains besoins perdurent dans les collectivités territoriales avec près de 35 000 intentions d'embauche ; le sanitaire et social (33 000 besoins d'infirmiers, aides-soignants et sages-femmes ont été identifiés par Pôle emploi) ; l'hôtellerie-restauration, toujours en sous-effectif, qui compte sur les promesses de la baisse de la TVA ; dans l'audit et le conseil, préparant l'après-crise ; et toujours l'informatique.

L'environnement

La croissance verte, soutenue par les mesures initiées par le Grenelle de l'environnement, est porteuse d'emplois. Entre 2009 et 2020, l'Etat devrait, ainsi, investir près de 440 milliards d'euros dans de multiples secteurs. Dans le bâtiment, ils permettront de créer ou de maintenir 235 000 emplois, selon le ministère de l'Ecologie. A ceux-ci s'ajoutent ceux des cleantech, présents dans la gestion de l'eau, les énergies renouvelables et le recyclage des déchets, mais aussi dans les secteurs plus traditionnels comme l'informatique ou l'automobile.

En 2007, plus de 53 000 salariés travaillaient dans les énergies renouvelables en France, selon l'Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie (Ademe). En 2012, ils devraient être près de 120 000 ! Et jusqu'à 300 000 en 2020, d'après le Syndicat des énergies renouvelables (SER), l'organisation professionnelle regroupant les industriels de l'ensemble des filières. Rien que dans l'éolien, 50 000 emplois supplémentaires seraient créés durant cette période.

Développement des «emplois verts»

C'est déjà une réalité pour certaines entreprises comme la société d'ingénierie Assystem, qui devrait réaliser 580 recrutements pour soutenir son seul département énergie. Solairedirect, présent dans la conception et l'installation de panneaux solaires (150 salariés), vise 300 embauches en 2009, dont près de 40 % de cadres. Areva, dans le nucléaire, envisage d'accueillir plus de 500 cadres supplémentaires.

Pourtant, les bons profils se font désirer. Normal, pour Carlos Goncalves, cofondateur du job board Jobintree : « La notion d'emplois verts est assez floue. S'y mêlent, ainsi, des métiers nouveaux et d'autres plus classiques auxquels on ajoute une technologie propre. » Sur son site, 3 % des offres s'y rattachent. Le secteur embauche des cadres issus d'activités traditionnelles, tant des commerciaux que des ingénieurs. Et, en matière de compétences, l'éventail est large : ingénierie, production, commercialisation, installation, maintenance. Quant aux profils, le spectre est également vaste, du CAP à bac +5.

Les services à la personne

Laurent Wauquiez a annoncé, en mars, lors du lancement du plan 2 de développement des services à la personne, son intention de poursuivre sur le même rythme que celui amorcé par Jean-Louis Borloo. Cela signifie la création de 100 000 emplois par an pour les trois prochaines années.

Embauches potentielles en hausse

D'ores et déjà, l'enquête «Besoin de main-d'oeuvre 2009» de Pôle emploi annonce près de 46 000 emplois à pourvoir dans les seuls métiers d'employé de maison, d'aide à domicile et d'assistante maternelle. Il faut dire que le nombre de recruteurs potentiels a grossi considérablement, passant de 5 500 en 2005 à 16 000 au 1er janvier 2009, selon l'Agence nationale des services à la personne. En premier lieu, les besoins concernent le personnel d'intervention à domicile. Plus nouveau, les structures veulent recruter des managers (de l'ordre de 35 000) pour encadrer les équipes terrain. A cela s'ajoutent des postes de back-office, pour l'accueil, la qualité, les RH, l'administratif...

A elle seule, la fédération d'employeurs UNA, l'Union des associations d'aide, de soins et services à domicile (147 000 salariés) annonce, rien que sur 2009, entre 5 000 et 7 000 recrutements. Pour la société O2, il s'agit de 4 000 postes à pourvoir, dont 50 postes de cadres. Autre exemple : l'entreprise Coviva, spécialisée dans la dépendance, vise 550 nouveaux collaborateurs à attirer partout en France, dont 300 auxiliaires de vie et 240 aides-ménagères.

Les banques et les assurances

Même touché de plein fouet par la crise, le secteur de la finance continue de recruter. Effet papy-boom oblige ! On parle de plus d'un tiers des effectifs qui partiront à la retraite au cours des dix prochaines années dans les banques. Et de plus de 27 000, d'ici à 2014, dans les assurances.

20 000 postes vacants

Les professionnels évaluent donc à près de 20 000 le nombre de postes vacants cette année. Principalement dans la banque de détail, le front-office avec les salles de marché des banques d'investissement attendant des jours plus fastes. Parmi les plus gros recruteurs, le groupe Crédit agricole (banque de détail, LCL...), avec 4 000 recrutements prévus sur 2009, BNP Paribas et ses 3 000 embauches envisagées. La Société générale comptera, quant à elle, 2 000 jeunes de plus dans ses effectifs cette année.

Dans l'assurance, le rythme annuel serait de 13 000 recrutements, identique à celui de ces deux dernières années, selon l'Observatoire de l'évolution des métiers de l'assurance. Groupama a annoncé 3 000 recrutements, AXA et AGF se basent sur 2 000 environ. Generali et la Macif vont également massivement renforcer leurs troupes.

En termes de profils, ces banques commerciales comme les assureurs font les yeux doux indifféremment aux titulaires de bac + 2, de licence professionnelle ou aux sortants d'école de commerce et de master professionnel spécialisé finance. La famille commerciale étant, dans ces deux secteurs, la plus à l'affût de sang neuf.

L'audit et le conseil

Exposés au turn-over, les cabinets des secteurs de l'audit et du conseil maintiennent leurs recrutements, afin, notamment, de ne pas déséquilibrer leur pyramide des âges. C'est pourquoi les profils courtisés sont un savant mélange entre débutants et expérimentés et, pour la grande majorité, des cadres.

Les volumes de recrutement à atteindre sont donc d'un bon niveau, principalement dans l'audit, et ambitieux si l'on en croit la difficulté à trouver les profils recherchés. Deloitte vise, ainsi, le renfort de 1 200 nouveaux salariés.

Ernst & Young évoque le projet de recruter sur 800 postes. Le périmètre de KPMG est circonscrit sur 1 200, et entre 200 et 800 chez PricewaterhouseCoopers.

Les SSII

Entre la dernière enquête BMO*, qui annonce quelque 36 700 intentions d'embauche d'ingénieurs et cadres de l'informatique cette année - un chiffre vivement critiqué par le Munci (Mouvement pour une union nationale et collégiale des informaticiens) -, et le Panel Apec Entreprise 2009, qui table sur 30 000 recrutements dans les activités informatiques, il est difficile d'y voir clair.

Projets en attente

Certains cabinets de recrutement sont, certes, maintenus «sous tension» par leurs clients dans l'attente d'un déblocage des budgets informatiques pour des projets mis en veilleuse. Mais, le 1er avril dernier, la chambre patronale Syntec Informatique prévoyait, pour sa part, une croissance zéro, assortie de peu, voire pas de créations nettes d'emploi dans le secteur des logiciels et services.

Dans les SSII, les prévisions d'embauche, annoncées fin 2008, ne sont plus d'actualité. D'autant que le turn-over a considérablement baissé et que les intercontrats commencent à s'accumuler. Chez Micropole-Univers (1 000 collaborateurs), les recrutements n'ont jamais cessé, mais s'effectuent, depuis octobre dernier, avec la plus grande prudence, sur des profils confirmés et aux compétences spécifiques. « Ce qui est terrible, c'est que nous n'avons aucune vision sur les prochains mois », explique la DRH Nathalie Choux. Chez Neurones (2 500 collaborateurs), le directeur général, Bertrand Ducurtil, est presque surpris d'avoir pu réaliser 250 recrutements au premier trimestre (sur un objectif de 900 pour 2009). « Le début de l'année s'est bien passé, mais on s'attend à une dégradation progressive de la situation », concède-t-il. De quoi inquiéter les prochaines promotions de jeunes diplômés...

* Enquête Besoins en main-d'oeuvre 2009, réalisée par Pôle emploi et le Credoc.

Internet

Les spécialistes en conviennent, l'emploi sur le Net est constant. La profession recrute donc toujours. Et pour cause, les sites marchands dépassent, aujourd'hui, le nombre de 40 000. Le gros des renforts est assuré, évidemment, par les fonctions informatiques (développeurs, chefs de projet, analystes fonctionnels). Mais les postes marketing tirent également leur épingle du jeu, tout comme les e-métiers, rares et, donc, très recherchés, à l'instar de celui de référenceur, community manager, webdesigner...

PriceMinister parle de recruter 50 personnes cette année. Elles seront 300 chez Vente-privée et 70 chez Voyages-sncf.