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La prévention des TMS à l'honneur

L'actualité | publié le : 12.05.2009 |

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La prévention des TMS à l'honneur

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Alors que la Semaine de prévention des TMS de la Cnamts s'est ouverte le 11 mai, le ministère du Travail vient de lancer le deuxième volet de sa campagne de sensibilisation sur le sujet. Elle vise à inciter les directions et l'encadrement des entreprises à agir en leur montrant l'impact économique et social des TMS.

Près de 75 % des maladies professionnelles reconnues par la Sécurité sociale ; 736 millions d'euros de frais couverts par les cotisations d'entreprise ; 7,5 millions de journées de travail perdues ; et, dans 70 % des cas de TMS (troubles musculo-squelettiques), des arrêts de travail qui durent plus de trois mois. Les chiffres sont sévères, mais c'est pourtant sur les TMS que « la marge de progrès est la plus grande en matière de santé au travail », souligne Jean-Denis Combrexelle, directeur général du travail.

Après une première campagne de communication lancée en avril 2008 et dont l'objet était de «libérer la parole» sur le sujet, la phase 2 adopte une nouvelle signature : «Troubles musculo-squelettiques, la prévention on s'y met tous», associée à une accroche appelant les chefs d'entreprise et les branches professionnelles à engager des actions de prévention : « Quand un salarié souffre, c'est toute l'entreprise qui est affaiblie ».

Campagne de presse

Une campagne de presse est lancée de mai à mi-juin avec trois nouveaux visuels réutilisant l'image d'une bouche béante, qui exprime la douleur et symbolise les TMS. Des spots radio sont programmés, qui viennent compléter les informations figurant sur le site du ministère du Travail*.

Cette campagne, dont le budget global s'élève à 2 millions d'euros, est un partenariat entre le ministère du Travail, celui de l'Agriculture, l'Agence nationale pour l'amélioration des conditions de travail (Anact), la Caisse nationale d'assurance maladie des travailleurs salariés (Cnamts), la Mutualité sociale agricole (MSA), l'Institut national de recherche et de sécurité pour la prévention des accidents du travail et des maladies professionnelles (INRS) et l'Organisme professionnel de prévention du bâtiment et des travaux publics (OPPBTP).

Parallèlement, la Cnamts organise une deuxième édition de la Semaine de prévention des TMS, jusqu'au 15 mai. Le 11 mai, à l'occasion du lancement national, plusieurs chartes de partenariat ont été signées entre la Cnamts et des organisations professionnelles (secteurs de la papeterie, cartonnage, pneu et armatures). Cinquante événements régionaux sont prévus et un ouvrage recueillant des exemples de bonnes pratiques est diffusé (accessible sur < www.risquesprofessionnels.ameli.fr >).

« Le défi est d'enrayer la mécanique qui aboutit à un taux de progression des TMS de 20 % par an, avec 34 000 nouveaux cas reconnus », indique Stéphane Seiller, directeur des risques professionnels à la Cnamts.

Dans cette optique, des professionnels des caisses visiteront la moitié des entreprises de plus de 50 salariés des secteurs les plus exposés (taux de salariés touchés supérieur à la moyenne nationale, 2 pour 1 000), et qui ont déclaré plus de trois TMS ces trois dernières années.

Pour les entreprises de moins de 50 salariés, une aide financière pour l'intervention d'un ergonome, plafonnée à 2 000 euros, est envisagée.

Des solutions faciles à mettre en oeuvre

« Souvent, les solutions sont faciles à mettre en oeuvre », observe Paul Duphil, secrétaire général de l'OPPBTP. Exemple : « Traditionnellement, les maçons recevaient des parpaings livrés à l'envers et ils devaient donc les retourner, rapporte-t-il. Nous avons travaillé avec les fabricants pour qu'ils soient livrés à l'endroit. Le travail est devenu plus aisé et les entreprises ont réalisé un gain de productivité de 7,5 %. » Un argument de poids pour les employeurs.

* < www.travailler-mieux.gouv.fr >

En Rhône-Alpes, un programme spécifique pour l'agroalimentaire

L'Association régionale des industries alimentaires en Rhône-Alpes (Aria) a décidé d'agir sur les TMS, qui constituent 90 % des maladies professionnelles rencontrées dans ce secteur. Elle lance un programme d'accompagnement des entreprises, élaboré avec le PEA Critt (Pôle européen agroalimentaire pour la communication, la recherche, l'innovation et le transfert de technologies) et l'Isara (école d'ingénieurs spécialisés, basée à Lyon).

« Notre objectif est de faire baisser la fréquence de ces maladies, explique Françoise Molegnana, responsable du projet au sein du PEA Critt. Elles ont un impact très négatif en termes d'image sur les entreprises du secteur qui peinent à recruter. Nous voulons leur redonner une certaine attractivité. »

Le programme, intitulé «concilier santé au travail et management industriel» - en cours de finalisation - consistera à considérer la santé au travail comme un vecteur de compétitivité et non comme une contrainte. Il s'appuie sur une première expérience, menée en 2007 et 2008 auprès de cinq abattoirs de volailles rhônalpins, où la structuration de la gestion de production (par la méthode dite des «5S») avait apporté de premiers résultats.

Ce programme repose, par ailleurs, sur trois principes : associer les actions d'experts industriels et d'ergonomes dans un collectif d'entreprises multifilières ; alterner conseil, formation, information et échanges ; assurer des accompagnements individuels et collectifs. Il concernera, dans un premier temps, une dizaine de petites et moyennes entreprises de la région Rhône-Alpes, qui devraient être sélectionnées d'ici à fin octobre.

SIDONIE BERTIN

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