Avec un taux d'emploi de 0,58 %, l'informatique affiche un important retard par rapport à la loi de 2005 sur l'emploi des personnes handicapées. En comparaison, le taux d'emploi moyen des entreprises privées françaises est de 2,9 % et l'obligation d'emploi prévoit, pour toute entreprise de 20 salariés et plus, un taux de 6 % ! C'est ce qu'a pointé Ariane Conseil (1), lors d'un petit déjeuner organisé le 28 avril sur le thème de l'emploi de personnes handicapées dans les entreprises informatiques.

Hormis quelques grandes sociétés historiquement engagées telles qu'IBM, Thales ou Bull, qui ont atteint au fil des années des résultats intéressants (taux d'emploi de 3,5 % chez IBM), la mise en mouvement des entreprises informatiques est récente : quelques diagnostics, la mise en place d'actions ponctuelles déductibles de la contribution, la conclusion d'accords ou de conventions Agefiph.

« Une méconnaissance du contexte légal, un manque de conscience des risques financiers encourus avec la loi handicap 2005, des inquiétudes liées à une vision stéréotypée du handicap et une réelle pénurie de candidats sur le marché de l'emploi viennent expliquer cette situation », regrette Valérie Tran, directrice d'Ariane Conseil.

Conséquence : la contribution versée en 2007 à l'Agefiph a atteint 25 millions d'euros, dont les deux tiers ont été payés par des entreprises franciliennes. En regard, le volume d'aides attribuées par l'Agefiph est resté marginal : 332 000 euros.

Problème caractéristique du secteur informatique : le poids des établissements à quota zéro. L'impact de la loi en 2010 risque de faire passer cette contribution à 40 millions d'euros, avec un enjeu important pour les établissements à taux 0, car à eux seuls, ils régleront 24 millions d'euros s'ils n'agissent pas d'ici à fin 2009.

Les perspectives et opportunités avancées par Ariane Conseil ? Des actions de court terme à effet rapide, comme la collaboration avec le secteur adapté. Mais aussi des pistes d'actions à moyen et long termes : former les ressources de demain via la formation initiale et la formation continue pour créer progressivement des compétences en phase avec les profils recherchés ou encore créer des synergies entre les sociétés informatiques prestataires et leurs clients, souvent de grands comptes dotés de leur propre politique handicap. Des pistes d'actions, certes, mais des effets et des résultats qui nécessiteront un peu de patience.