En 1973, pour la première fois, un médecin constate la disparition de certaines pathologies chez les ouvrières de l'horloger LIP récemment passées à l'autogestion. Désormais bien admis, le principe d'un lien entre l'implication plus ou moins grande des salariés dans l'entreprise et leur état de santé s'est, notamment, vu confirmé par l'Agence européenne pour la santé et la sécurité au travail. Celle-ci admet, en 2000, la « participation insuffisante à la prise de décision et le manque de contrôle sur le travail » comme une condition déterminante du stress des salariés.

Au cours d'une étude comparative incluant des échantillons d'entreprises à direction centralisée ou à management participatif et portant sur 30 000 salariés et plus de 200 médecins généralistes, entre les années 2005 et 2008, les chercheurs Patrick Guiol et Jorge Munoz ont tenté d'affiner les causes de cette «nuisance environnentale» d'origine psychosociale. Si l'hypothèse initiale d'un lien entre implication et santé des salariés s'en trouve largement vérifiée, l'enquête fait ressortir quelques constats «inattendus», en particulier la forte différence existant entre les sexes : en matière d'impact sur la santé, les hommes se révèlent, en effet, quatre fois plus sensibles que les femmes au style de management.