Le 15 avril dernier, Formahp, l'Opca des établissements sanitaires, sociaux et médico-sociaux à statut commercial, a présenté le bilan de huit années de démarche de professionnalisation au sein des établissements d'hébergement pour personnes âgées dépendantes (EHPAD). En effet, fin 1999, Formahp a lancé une expérience qui vise à amener à la qualification Aide médico-psychologique (AMP) et Aides-soignantes (AS) par la Validation des acquis de l'expérience (VAE) un certain nombre de salariés non qualifiés de ces EHPAD. Ce projet prévoyait une remise à niveau des savoirs de base, la plupart des salariés concernés étant proches de l'illettrisme, voire illettrés, et donc dans l'incapacité de rédiger un dossier de VAE et de le défendre devant un jury de professionnels.

Deux zones tests étaient lancées en parallèle (une partie de l'Ile-de-France et l'Aquitaine) afin de pouvoir observer in vivo la pertinence du dispositif pédagogique mis en place, l'intérêt des établissements pour ce projet et l'implication des stagiaires sur des programmes longs.

« Quelques mois plus tard, devant le succès de cette première expérience et l'intérêt général, Formahp a décidé d'élargir les expérimentations régionales au plan national. Les événements liés à la canicule, qui ont mis en avant les difficultés des maisons de retraite, et l'engagement du gouvernement dans une lutte contre l'illettrisme, ont fait de ce projet un dossier porteur et prioritaire en termes de financements », assure Annie Bruno, membre CGT du bureau et administratrice générale de Formahp.

Bilan ? A ce jour, plus de 3 000 salariés sont entrés dans le dispositif (par un entretien de positionnement) et plus de 1 700 ont suivi une remise à niveau, « ce qui en fait l'un des plus importants projets de qualification professionnelle fondés sur la remise à niveau des savoirs de base jamais lancé », assure Annie Bruno. A la sortie des entretiens de positionnement, 35 % n'ont pas besoin de remise à niveau (RAN), 45 % ont besoin d'une RAN courte, 18 % d'une RAN moyenne et 2 % d'une RAN longue, « ce qui montre que le secteur n'avait pas si mal recruté ».

A la sortie des remises à niveau, les salariés optent pour l'une des deux voies suivantes : l'entrée en école ou le passage devant le jury de VAE. La méthodologie employée a permis à près de 60 % d'illettrés initiaux d'intégrer une école AS ou AMP et d'en sortir diplômés. Sur les autres 40 % de salariés ayant choisi la voie de la VAE, 30 % ont été diplômés dès la première fois et 80 % des restants ont obtenu 4 modules et plus (sur 8 possibles pour la VAE AS, 6 pour la VAE AMP).

Le taux d'abandon en cours de formation très faible, de l'ordre de 2,3 %, « marque bien l'intérêt des salariés et des établissements », analyse Elisabeth Tollu, directrice de Formahp.