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Enquête

Les alliances ont produit des résultats mitigés

Enquête | publié le : 28.04.2009 |

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Les alliances ont produit des résultats mitigés

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L'enjeu des élections de mars à la SNCF n'était pas tant de savoir quel syndicat arriverait en tête sur le plan national - forcément la CGT -, mais plutôt quels syndicats conserveraient leur représentativité et à quel niveau. Conséquence, des jeux d'alliance complexes et pas toujours efficaces.

La Fgaac (agents de conduite) alliée à la CFDT ; la CFE-CGC à FO ; la CFTC à l'Unsa ou à la CFDT, selon les régions. Pour tenter de dépasser la barre des 10 %, les plus petits syndicats de la SNCF ont fait valser les étiquettes et ont surmonté les divergences qui prévalent au niveau confédéral. Les résultats sont mitigés. Seule la CFDT (11,59 %) tire son épingle du jeu de ces alliances puisqu'elle reste représentative. Mais malgré l'apport du syndicat catégoriel Fgaac, qui pesait environ 3 % aux élections CE, la CFDT stagne par rapport aux élections de 2006 (+ 0,01 %).

Cadeau insuffisant

La CFE-CGC (1 % des voix en 2006) ne présentait pas de liste, mais elle a donné ses voix à FO. Cela n'a pas suffi à ce syndicat pour rester représentatif, puisqu'il obtient 7,98 %. La CFTC, qui se présentait seule, recueille 5,4 % des voix. De son côté, la CGT obtient 39,3 % des suffrages, suivie de l'Unsa (18,06 %) et de Sud Rail (17,67 %).

FO, la CFE-CGC et la CFTC ne participeront donc plus aux négociations nationales, où se décide l'essentiel de la politique sociale de la SNCF, et elles perdront leurs sièges dans les commissions de suivi des accords d'entreprise. FO a d'ailleurs décidé de lancer une pétition nationale pour dénoncer cette exclusion, alors que les trois syndicats représentent ensemble 13,40 % des voix. Mais FO et la CFTC restent représentatives respectivement dans 9 et 5 établissements. Elles avaient d'ailleurs conclu plusieurs alliances locales. Ces accords régionaux sont maintenant attaqués par la fédération CFTC des cheminots qui conteste leur légitimité, indiquait le site Miroir social, le 15 avril.

Taux de participation en baisse

Les cheminots ont-ils été déroutés par la réduction de l'offre syndicale, déboussolés par tous ces jeux d'alliance ? Toujours est-il qu'ils ont moins voté. De 77 % en 2006, le taux de participation est descendu à 73,5 % en 2009. Christian Joncret, de la CGT, regrette cette légère désaffection du scrutin. Il l'attribue partiellement au manque de lisibilité des choix de la CFTC en régions. Il signale aussi une certaine déperdition des voix de la Fgaac, situation que ne conteste pas cette dernière. « Il n'était pas naturel pour les agents de conduite habitués à une structure catégorielle et majoritaire dans leur métier de voter CFDT », reconnaît Bruno Duchemim, son secrétaire général. En 2006, la Fgaac avait vainement revendiqué un collège «exécution conduite» au CE qui lui aurait assuré une représentativité catégorielle. Mais tous les autres syndicats s'y étaient opposés.

CGT : « Nous sommes incontournables »

Dans la nouvelle configuration, Loïc Hislaire, le directeur délégué des relations sociales de la SNCF, considère que les OS représentatives « devront prendre leurs responsabilités », notamment la CGT « qui ne pourra plus se contenter de laisser signer des accords par d'autres sans pour autant les dénoncer ». « Nous sommes incontournables, la direction va devoir écouter nos positions, mais on ne sait pas si elle va changer d'attitude », estime pour sa part Christian Joncret. Le responsable cégétiste note des «inflexions» sur certains dossiers, mais les attribue surtout aux mobilisations syndicales des 29 janvier et 19 mars.

Jurisprudence

Les militants Fgaac-CFDT, eux, n'excluent pas des arrêts de travail locaux pour des problèmes spécifiques aux roulants, même là où ils n'ont pas eu 10 %. « Seules les organisations représentatives au niveau d'un CE peuvent y déposer un préavis de grève », avertit Loïc Hislaire. « Nous déposerons le préavis au niveau national et seules les régions concernées feront grève, riposte Bruno Duchemin, nous écrirons la jurisprudence. »

M. R.

Le vote électronique en test

- Un accord collectif a permis de tester le vote électronique dans quatre régions auprès de 22 000 électeurs. La direction se félicite de la rapidité et du confort de ce mode de scrutin et, surtout, de l'économie réalisée. Plus besoin de rémunérer les dizaines de cheminots dépouillant manuellement les votes jusqu'au milieu de la nuit ! Selon une enquête de satisfaction réalisée par la direction, la grande majorité des électeurs ont estimé avoir été bien informés pour voter par ordinateur.

- Mais c'est la CGT qui décidera de renouveler et d'étendre ou non ce mode de scrutin aux prochaines élections. Ni l'Unsa et la CFDT, qui n'y sont pas défavorables, ni Sud Rail, qui y est hostile en raison du manque de contrôle démocratique, ne totalisent les 30 % de voix nécessaires à la validation d'un accord. La CGT « va tirer les conséquences » de l'expérience après avoir consulté ses militants des régions concernées, déclare Christian Joncret.