Les urnes ont parlé. Chez Eutelsat, seules la CFE-CGC et la CGT peuvent négocier. Et seule la CFE-CGC dépasse les 30 % permettant de valider un accord.
Présente dans tous les collèges, la CFE-CGC a raflé 70 % des suffrages et tous les sièges au comité d'entreprise, à l'issue des élections du mois de novembre chez l'opérateur de télécommunications Eutelsat. Un score que la section explique par son action et sa notoriété. « Nous faisons un travail de terrain, nous négocions pour toutes les catégories de personnel et nous informons chaque semaine les salariés par le biais de notre site sur l'intranet de l'entreprise », déclare Alain Mear, délégué syndical. Il faut dire, également, que l'entreprise compte 80 % de cadres et que, depuis 2005, la CFE-CGC est la seule organisation syndicale à disposer d'élus au CE.
Face au score de la CGC, les quatre autres syndicats n'avaient plus grand-chose à se partager. La CGT tire son épingle du jeu avec 11,5 %, un résultat qui lui permet de négocier. Mais pas de signer un accord seule. La CFDT, FO et la CFTC n'ont pas atteint la barre des 10 %, et ont perdu leurs délégués syndicaux. « La représentativité syndicale se fonde désormais sur la démocratie électorale », se félicite le DRH, Izy Behar. « Le scrutin, ajoute-t-il, permet désormais de départager ceux qui veulent agir et ceux qui cherchent une protection. » Pour asseoir la légitimité des élus, la direction a souhaité une participation significative des 450 salariés. Son voeu a été exaucé : 75 % des salariés ont voté.
Malgré le quasi-monopole de la CFE-CGC, les autres syndicats n'ont pas perdu toute voix au chapitre. Pour les négociations à venir, la CGC compte intensifier ses échanges avec la CGT. Sans pour autant ignorer les autres syndicats. « La CFTC et FO ont désigné un représentant de la section syndicale et, bien sûr, je leur ai laissé leur panneau d'affichage et leur site sur l'intranet », indique Izy Behar. « Pour l'instant, ils ne s'expriment pas mais je lirai leurs prises de position et je verrai s'il y a lieu d'en tenir compte puisqu'ils ne participent pas aux négociations d'entreprise », précise-t-il.
De plus, la CFDT et la CFTC ont des élus DP ainsi qu'au CHSCT. « Ayant présenté 12 candidats au CE, je n'en avais plus que 17 pour les 22 postes à pourvoir aux DP », confie Alain Mear. Ce syndicaliste cumule les mandats de délégué du personnel, de secrétaire de CE et de délégué syndical, mais il ne veut surtout pas sacrifier son métier d'ingénieur et devenir permanent. M. R.
