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L'ours et le pitbull

Enjeux | Chronique de Meryem Le Saget | publié le : 28.04.2009 |

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L'ours et le pitbull

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Parfois le manager est tenté d'aller droit au but, de donner des directives plutôt que d'expliquer, d'imposer son idée au lieu de prendre le temps de construire une vraie collaboration. Pourtant, sur la plupart des sujets vitaux pour l'entreprise, l'adhésion des parties prenantes est essentielle : collaborateurs, managers des autres départements, décideurs importants... Les décisions d'actions ne valent rien sans les personnes qui les appliquent. Donc plus les enjeux s'élèvent, plus les qualités de communication du manager ou du chef de projet sont essentielles. Malgré cette évidence, certains font encore de la résistance...

L'hyperrationnel. Il vous dira qu'il n'a pas le temps de discuter dans les couloirs, car il a un vrai travail, lui. Pour transmettre un message important à ses équipes, y compris lors d'une réorganisation, il pense que l'e-mail est parfaitement adapté. Quand on lui dit que c'est la dernière méthode à utiliser, il ne voit pas pourquoi. Un e-mail est direct, écrit noir sur blanc, donc tout est dit. Aller rencontrer les interlocuteurs dont il recherche l'adhésion ne lui vient même pas à l'esprit. « S'ils veulent me voir, ils savent où je suis. » Sait-il qu'il lui manque des compétences relationnelles importantes pour quelqu'un de son niveau ?

L'ours. Pas « Bonjour », pas « Merci », peu d'écoute, concentré sur ses préoccupations. Il parle peu, reste difficile à saisir. Ce n'est pas un as de la communication mais il s'en moque. Passe-t-il trop de temps dans sa grotte ? En fait, c'est souvent un grand timide au départ, peu à l'aise avec les mondanités et qui a décidé de ne pas faire d'efforts. Au fur et à mesure, il devient prisonnier du personnage qu'il s'est construit.

Le grincheux. Il voit ce qui ne va pas, jamais ce qui va bien ; il souligne les problèmes, pas les efforts engagés pour trouver des solutions. Il a l'esprit pessimiste, c'est un peu exténuant pour son entourage. A toujours critiquer ou voir le verre à moitié vide, il est capable de saper le moral d'une armée entière. Ce n'est pourtant pas un mauvais bougre. Mais sans doute n'a-t-il jamais réalisé l'effet de son comportement sur autrui.

Le pitbull. Celui-là passe toujours en force. Manager une activité, c'est imposer sa conception des choses, son timing, ses méthodes, son budget. Une relation avec un autre département est un bras de fer qu'il importe de gagner. Il n'a que faire des bienséances, qu'il bafoue d'ailleurs régulièrement. Son manque d'égards (ou simplement d'éducation) peut choquer ; ce n'est pas pour lui déplaire. S'il est parfois charmeur ou déconcertant, c'est pour mieux mordre dès la prochaine occasion. Investi à 100 % dans son histoire, il n'a pas compris que plus les entreprises sont rapides, techniques, complexes, plus les exigences d'écoute, de compréhension mutuelle et de partage sont importantes.

A partir d'un certain degré de responsabilité, on ne devrait promouvoir que des personnes présentant de solides qualités de savoir-être. C'est du bon sens : si l'entreprise du futur est agile et communicante, ses managers le sont aussi.

Meryem Le Saget est conseil en entreprise à Paris. < lesagetconseil@wanadoo.fr >