La désyndicalisation est un phénomène international, même s'il semble plus marqué en France qu'ailleurs. Le taux de sympathie à l'égard du syndicalisme demeure cependant élevé. Il paraît, d'entrée de jeu, pris dans une logique paradoxale puisque l'efficience recherchée par la fonction managériale et par le salarié en tant qu'adhérent aux valeurs de son entreprise s'oppose à la défense du salarié en tant qu'individu. Tout se passe comme si un conflit existait entre le statut de producteur et l'intérêt privé.

Bien que le sens de l'expression «dialogue social» soit un peu flou, il semble qu'il s'agisse, peu ou prou, de gérer au mieux cette contradiction. Partant du principe que l'indifférence en matière syndicale est le pire des maux puisqu'elle contribue à laisser se détériorer ce fameux «dialogue social», Franck Biétry s'est fixé comme ambition de ne laisser, au terme de son ouvrage, personne indifférent à l'égard du monde syndical.

Afin de relever ce pari, il présente dans une première partie les acteurs institutionnels, puis, dans une deuxième, il aborde la dynamique contemporaine du syndicalisme, ses nouveaux enjeux et ses nouvelles lignes de fracture. Dans un troisième temps, il examine les motivations qui président à l'engagement, voire au militantisme syndical, pour, enfin, terminer sur l'espace des mutations possibles pour les mouvements syndicaux et, plus généralement, pour le dialogue social.

Franck Biétry est maître de conférences à l'IAE de Caen.