E & C : Eurogroup, cabinet de conseil en stratégie, vient de produire une étude* sur les liens entre diversité et performances. Pourquoi cette étude ?

P.-A. P. : Notre conviction est que les entreprises mettent en place des politiques de diversité lorsqu'elles ont un intérêt économique à le faire, au-delà des pressions que les Etats exercent sur elles.

E & C : Etes-vous parvenus à démontrer ce lien ?

P.-A. P. : Des entreprises déclarent avoir une expérience du bénéfice de la diversité, mais aucun système de mesure ne permet, aujourd'hui, d'objectiver ce lien.

E & C : Comment avez-vous procédé ?

P.-A. P. : Nous avons positionné les entreprises, d'une part, en fonction de leur degré d'investissement en matière d'égalité hommes/femmes, d'âge, de handicap et d'origine. D'autre part, selon l'adhérence de leur activité à des aspects de la diversité. Par exemple, des produits comme les cosmétiques, l'alimentaire ou l'hôtellerie se commercialisent selon les genres, les âges ou les origines.

E & C : A quels résultats êtes-vous parvenus ?

P.-A. P. : Il apparaît que le principal facteur d'implication d'une entreprise en faveur de la diversité est la proximité de ses produits avec le consommateur. Les entreprises les plus concernées sont celles dont l'activité les met au contact du grand public. A l'inverse, les entreprises du B2B, éloignées du client, sont plutôt indifférentes à la diversité.

Mais il y a aussi des entreprises qui, bien que travaillant dans le B2B, s'engagent dans la diversité, parce que c'est un facteur d'attractivité pour des candidats et une condition de performance dans les appels d'offres internationaux.