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Les pratiques

200 salariés grenoblois accompagnés dans leur mobilité

Les pratiques | Retour sur... | publié le : 14.04.2009 |

Mi-2007, STMicroelectronics convainc Cap Gemini, Hewlett-Packard et Radiall de s'unir dans un pôle de mobilité régional Isère pour faciliter les mobilités interne et externe de leurs salariés. Le pôle a aujourd'hui accompagné 200 personnes. Demain, il pourrait s'attaquer au problème de la fin de carrière des seniors.

Le pôle mobilité régional Isère va souffler sa deuxième bougie. L'idée est née, fin 2005, chez STMicroelectronics, alors que l'entreprise crée des «centres de ressources services partagés» pour encourager et accompagner des départs volontaires dans le cadre d'un plan de suppression de 1 000 emplois. Les salariés, porteurs de projets de mobilité interne ou externe, apparaissent en manque d'accompagnement pour travailler, anticiper et sécuriser leur évolution professionnelle.

Mutualisation des moyens

Hewlett-Packard France, Cap Gemini et Radiall, trois entreprises également implantées dans la région de Grenoble, dressent des constats identiques. « Nous avons décidé de mutualiser nos moyens, dans une volonté de fertiliser et de fluidifier le bassin d'emploi, tout en conservant une GPEC propre à chacun des adhérents de ce qui allait devenir le pôle de mobilité régional (PMR) Isère », rappelle Thierry Denjean, directeur des RH et des affaires sociales France et Méditerranée de STMicroelectronics.

Plan de GPEC préalable

Ainsi naît le PMR, une structure associative loi 1901 de quatre consultants, installée dans des locaux indépendants. Elle est ouverte aux 10 000 salariés des quatre entreprises pour y mûrir, en toute confidentialité, un projet de création d'activité, de reconversion ou d'évolution en interne. Pour être adhérente, l'entreprise doit négocier, au préalable, un plan de GPEC, et en cas de plan social, le PMR cesse de fonctionner. La DDTEFP, Pôle emploi, l'Apec et la chambre patronale de la métallurgie sont représentés au sein du comité d'agrément qui valide les projets et donnent accès à leurs différents outils d'observation des métiers.

A fin mars 2009, les consultants ont accompagné 200 personnes et en suivent une centaine d'autres. « 54 % des projets concrétisés relèvent de la création d'entreprise ; 16 % ont abouti à une reconversion interne ; 20 % à une reconversion externe, dont beaucoup sur des métiers liés aux énergies renouvelables, un marché porteur d'emplois sur la région ; et 9 % ont trouvé un autre emploi dans leur métier d'origine », détaille Alain Brémon, le consultant chargé de la coordination et du fonctionnement du dispositif.

Des salariés mieux préparés

La crise n'a pas ralenti l'activité du PMR. « Nous avons le sentiment que la crise amène davantage de salariés à s'interroger sur leur avenir professionnel et à venir chercher des réponses auprès de nous », estime Alain Brémon. Le PMR permettrait-il de lutter contre l'impact de la crise sur les emplois ? « Ce n'est pas un outil de court terme, répond Anne-Marie Armand, directrice des affaires sociales de Cap Gemini. Mais il permet de limiter les dégâts quand on a réussi à faire en sorte que les salariés soient mieux équipés pour penser leur projet professionnel et s'orienter. »

Difficultés de mise en oeuvre

Les salariés de STMicroelectronics constituent 85 % des bénéficiaires du dispositif. « Les retours sont positifs, mais le pôle n'a pas pu fonctionner à plein en 2008, car, en parallèle, STMicrolectronics a créé sa propre structure pour la mobilité interne. Mais elle ne fonctionne plus aujourd'hui », fait remarquer Maurice Glatigny, délégué syndical CFE-CGC.

Chez Cap Gemini, seule une vingtaine de salariés de la SSII ont tapé à la porte du PMR. « Contrairement à STMicroelectronics, Cap Gemini commence seulement à prôner la mobilité. C'est chez nous une nouvelle culture », explique Anne-Marie Armand. « C'est très difficile à mettre en oeuvre, estime Thierry Duquesnay, délégué syndical CFE-CGC chez Cap Gemini. Quand on leur présente le PMR, les salariés ont l'impression qu'on les pousse dehors. Mais il est maintenant connu, et la crise, qui fait augmenter le nombre de salariés en intercontrat, va peut-être pousser certains d'entre eux à réfléchir à leurs perspectives de mobilité. »

Réflexion sur la mobilité des seniors

Chez HP, la négociation d'un accord de GPEC, préalable obligatoire à l'adhésion, n'a pas abouti. Quant à Radiall, la PME vient seulement de conclure son accord, qui prévoit le recours au PMR. Ce dernier avait aussi vocation à enregistrer rapidement de nouvelles adhésions. Plusieurs entreprises étaient déjà pressenties lors de son lancement. « Des discussions sont en cours avec de grosses entreprises, continue à assurer Thierry Denjean. Nous avons aussi un autre projet qui consisterait à organiser la mobilité des seniors dans le cadre d'un cumul d'emploi ou d'un détachement interentreprises. Car cette question ne pourra pas être traitée avec efficacité au sein d'une seule entreprise. » La réflexion est engagée avec la région Rhône-Alpes et le FSE, dans le cadre de la négociation obligatoire d'un accord senior.