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Les pratiques

Un superviseur sécurité contrôle la tour Oxygène à Lyon

Les pratiques | publié le : 07.04.2009 |

Bientôt, 450 personnes travailleront chaque jour à la construction de la tour Oxygène, un chantier mené par GFC-Construction. Un superviseur sécurité lui a été dédié.

Fin mars, 20 des 28 étages de la tour Oxygène se dressaient déjà dans le ciel de la Part-Dieu, le quartier d'affaires lyonnais. Depuis son démarrage, en juillet 2007, près de 200 ouvriers s'activent quotidiennement sur le chantier de celle qui sera, en avril 2010, la deuxième tour de grande hauteur de la ville. Ils seront rapidement jusqu'à 450. Début 2008, GFC-Construction lui a attribué un superviseur sécurité, Yves Mercherz, qui intervient, en duo, avec la responsable QSE (Qualité sécurité environnement), Marion Chabot.

Traque du moindre risque

Chaque jour, ils vérifient la vitesse du vent, leur principal ennemi. « A partir de 48 km/h, on ne lève plus de banches, précise Marion Chabot ; à 72, on arrête les grues et les lifts (ascenseurs de chantier)... » Le superviseur sécurité passe ensuite 100 % de son temps sur le chantier, où il traque le moindre risque.

Dès le matin, cet ancien officier de marine accueille les hommes au tourniquet d'accès : « Grâce aux badges électroniques, je suis informé de la venue de chacun, mais je préfère vérifier de visu qu'ils sont en forme. » Puis, d'un poste de travail à l'autre, il s'assure qu'ils respectent les règles de sécurité. A commencer par le port des équipements de protection individuelle (EPI), « leur première armure ». Selon Stéphan Paillette, directeur du chantier, le groupe Bouygues, auquel appartient GFC-Construction, est moteur en la matière : « Il y a trois ans, il a rendu obligatoire le port des lunettes et des gants. Les statistiques avaient révélé que les blessures sont majoritairement localisées sur les yeux et les mains. »

Un chantier à l'origine d'innovations

Oxygène sera même à l'origine d'une innovation : les lunettes correctrices. « Un problème a été soulevé à la médecine du travail par des compagnons porteurs de lunettes de vue incompatibles avec nos équipements. Depuis, un chef de chantier teste une paire adaptée à sa vue », précise le superviseur. Les protections auditives en silicone sont également spécifiques, elles sont moulées sur l'oreille et laissent filtrer les paroles.

Autre cible d'Yves Mercherz, les protections collectives : barrières antichute d'homme et d'objet, plates-formes sécurisées avec treuil pour l'édification des poteaux, cages d'ascenseur équipées de film maillé résistant... « Le but est d'éviter que certains bricolent des protections artisanales, explique le superviseur. Beaucoup d'accidents, également, sont dus aux chutes de plain-pied, ajoute la responsable QSE. Le rangement et le nettoyage des sols sont donc prioritaires. Nous faisons le tri des déchets sur place. »

Le superviseur, qui a tout pouvoir pour interrompre une tâche jugée non conforme, distribue ainsi, chaque jour, conseils, observations, mais aussi interdictions : « Il y a quelques mois, j'ai retiré de l'activité plusieurs matériels électroportatifs déficients. » Depuis, l'entreprise a établi une liste de perforatrices et autres scies référencées qu'elle impose à ses équipes et conseille aux sous-traitants.

Analyse de tous les incidents

Enfin, tout incident, qu'il provoque ou non des blessures, fait l'objet d'un «arbre de causes», d'une reconstitution et d'une analyse avec le chargé de prévention sécurité. « Nous rédigeons, ensuite, une fiche d'alerte prévention, diffusée à l'ensemble du groupe », indique Yves Mercherz.

A l'entrée du chantier s'affichent les chiffres de la sécurité depuis son ouverture : trois accidents avec arrêt de travail (AT) - un pour l'entreprise, deux chez des intérimaires - et quatre sans AT. Il faudra faire mieux pour 2009. L'objectif est d'atteindre zéro accident.