Les entreprises prennent insuffisamment en compte les risques liés à l'exposition aux poussières de bois. Une étude, dévoilée le 31 mars par les ministères du Travail et de l'Agriculture, la Cnamts, l'INRS et l'OPPBTP, dresse un bilan sévère.
La réglementation* relative à la prévention du risque cancérogène des poussières de bois est insuffisamment appliquée dans les entreprises. C'est la conclusion que tirent les ministères chargés du Travail et de l'Agriculture, avec la Cnamts, l'INRS et l'OPPBTP, après avoir organisé, du 1er mars au 31 mai 2008, une campagne nationale de contrôle et de sensibilisation, et visité 3 105 établissements.
Certains résultats sont toutefois encourageants : dans 60 % des cas, les lieux de travail sont organisés de façon à limiter l'exposition, et 85,6 % des entreprises ont un dispositif de captage centralisé pour leurs machines fixes.
Mais la plupart des constatations sont « très inquiétantes », souligne Jean-Denis Combrexelle, directeur général du Travail. Le risque cancérogène n'est pris en compte dans le document unique que par un tiers des établissements. « Dans un tiers des cas, les machines ne sont pas raccordées aux dispositifs d'aspiration, et, très souvent, les équipements individuels sont inadaptés », assène-t-il.
Ce n'est pas tout : la formation est insuffisante, les contrôles de la valeur limite sont trop rares et la traçabilité des expositions difficilement appréciable. Afin d'améliorer le respect de la réglementation, les organisateurs de cette campagne mettent en place un plan d'action articulé autour de la sensibilisation et de l'information des employeurs et des salariés concernés et de l'appui technique aux petites entreprises.
Les poussières de bois représentent la deuxième cause de cancers professionnels, après l'amiante.
* La réglementation européenne impose une valeur limite d'exposition de 5 mg/m3. En France, elle est fixée à 1 mg/m3.
