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Enquête

Les quadras doivent prendre leur carrière en main

Enquête | publié le : 07.04.2009 |

Dans les SSII, à la mo yenne d'âge très jeune, les quadragénaires q ui ne deviennent pas patrons ont intérêt à prévoi r une porte de sortie.

La gestion des carrières est une question particulièrement épineuse en SSII, un secteur dont les effectifs affichent une moyenne d'âge de 34 ans. Certes, l'industrie des logiciels et services n'a qu'une quarantaine d'années d'existence, comme se plaît à le rappeler Syntec Informatique. Et pour la chambre professionnelle des SSII et des éditeurs de logiciels, un «écrémage» naturel s'opère par les informaticiens eux-mêmes qui saisissent l'occasion d'intégrer une entreprise cliente... Ou décident de changer d'orientation.

Reconversions fréquentes

De fait, « selon les conditions du marché, les reconversions d'informaticiens sont fréquentes après la quarantaine », constate le Mouvement pour une union nationale et collégiale des informaticiens (Munci). « Nous avons hérité du principe «up or out» en vigueur dans le monde du conseil, analyse Ivan Béraud, secrétaire national de la F3C CFDT, en charge du pôle conseil, publicité. Même s'il s'applique de manière beaucoup moins brutale en SSII, la logique d'évolution passe par une prise de responsabilité hiérarchique. »

Le développeur devient chef de projet, puis directeur de projet... Une filière en dehors de laquelle les perspectives de carrière s'amenuisent. « On ne sait pas comment gérer l'encadrement des populations expérimentées par des profils plus jeunes. Et on ne propose plus rien à ceux qui n'ont pas pris de responsabilités. Quand la situation se dégrade, ce sont les premiers à partir », convient Ivan Béraud. Une gestion RH très souvent déficiente, qui « découle directement d'une absence de stratégie économique », estime le syndicaliste.

Compétences «vendables»

Selon Michèle Havelka, vice-présidente de l'Association nationale des informaticiens de France (Anif), les informaticiens de SSII doivent surtout prendre conscience de leur «prix de vente». « Tant que leurs compétences sont vendables et rentables, tout va bien, avancet-elle. En revanche, les quadras qui sont restés généralistes et ne se sont pas adaptés aux besoins du marché sont en danger. Alors qu'ils se sentaient, jusque-là, en position de force, ils se retrouvent pris en tenaille entre les jeunes hautement diplômés et peu chers, et des seniors qui ont revu leurs prétentions salariales à la baisse et réputés plus loyaux. »

Selon une récente étude Dares/EHESS sur le système d'emploi informatique*, « la norme de seconde partie de carrière en informatique enjoint le jeune diplômé devenu senior à réactualiser ses compétences et à viser des formes d'emploi alternatives au CDI. » En clair : les informaticiens ne peuvent compter que sur eux-mêmes pour assurer leur employabilité ! Une situation qui a d'ailleurs conduit l'Anif à mettre sur pied l'Institut des ressources humaines informatiques (Irhi). Une école destinée aux informaticiens expérimentés, mais aussi aux coachs, recruteurs et responsables RH, axée sur les spécificités de l'écosystème informatique. Les premières sessions de formation débuteront fin avril.

* Durer au travail dans les métiers de l'in-formatique : quelles conditions de possibilité ? Etude sociologique des devenirs de cadres informaticiens, novembre 2008.

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