Les grandes enquêtes de la statistique française ont mis en évidence l'existence de situations difficiles sur le marché du travail pour certains immigrés et plus précisément pour les personnes originaires du Maghreb et de l'Afrique noire. Ces mêmes enquêtes ont permis de mettre en évidence que la cause de ces inégalités ne se limite pas à des réactions racistes des employeurs mais qu'elles mettent en cause de nombreux facteurs et processus cumulatifs pour des populations aux ressources économiques et sociales plus faibles mais aussi héritières de relations conflictuelles avec la France. Le réseau relationnel, par exemple, des immigrés issus du Maghreb est largement moins efficient que celui des travailleurs d'origine portugaise pour leur permettre d'acquérir l'indispensable premier emploi qui leur mettrait le pied à l'étrier.

Les pratiques discriminatoires des employeurs ne viennent que renforcer des difficultés qui datent souvent des premières années d'école. Le contexte actuel du travail, qui fait peu de place aux faibles qualifications, renforce encore ce problème. La participation des entreprises, notamment, est indispensable si l'on ne veut pas que se cristallisent durablement des situations déjà largement dégradées. La Halde s'interroge sur les actions à mener à tous les niveaux de la société, sachant que la discrimination positive est à manier avec doigté.