Par le biais d'un intranet, Orange propose à ses 82 000 collaborateurs de faire part de leurs idées innovantes qui sont, ensuite, évaluées, testées, puis éventuellement développées dans toute la société.
Pour recueillir les propositions d'amélioration de ses salariés, Orange a lancé, depuis février 2007, idClic. Les volontaires peuvent déposer une idée en un clic (d'où le nom de l'initiative). S'ensuit tout un processus d'évaluation, de mise en oeuvre et de suivi. L'idée est examinée par des experts qui exercent cette fonction en plus de leur métier. Si l'idée est concluante, elle est testée, puis, éventuellement, développée dans toute la société. « L'objectif est de renforcer le sentiment d'appartenance et d'implication des salariés », souligne David Richard, directeur transformation, performances et communication interne.
Pas moins de 32 000 idées ont été déposées en 2008 (contre 25 000 la première année), et 3 000 expérimentées. Elles concernent des domaines très divers : les systèmes d'information, les produits et services, le développement durable ou, encore, la relation client et les ressources humaines. Ainsi, par exemple, un collaborateur du sud de la France, qui avait constaté, dans sa région, la présence d'un grand nombre d'Anglais, a proposé que les salariés des centres d'appels qui parlent cette langue soient identifiés et que les appels concernés leur soient transférés directement. Une méthode de coaching créée par un centre d'appels a également été déployée au sein de tous ses homologues de l'entreprise.
Depuis la création du dispositif, 22 % des salariés ont déposé au moins une idée sur idClic. Et ce sont surtout les non-cadres qui contribuent, estime David Richard, « car ils sont sur le terrain et confrontés aux problèmes qui peuvent se poser ». Il faut souligner, également, que les innovateurs accumulent des points qui se transforment en cadeaux. A chaque idée est, par ailleurs, associé un miniblog en accès libre sur l'intranet, qui peut être envoyé aux autres salariés pour solliciter leurs votes et leurs éventuels enrichissements.
Pour animer la démarche, des correspondants innovation ont été désignés dans chaque unité opérationnelle. « Ils consacrent 10 % de leur temps à faire connaître l'initiative auprès des salariés, à favoriser la remontée des idées et à signaler les éventuels points de blocage », précise le directeur de la communication interne.
La démarche - si l'on prend en compte le temps de travail des correspondants innovation, des experts et de la direction de la transformation qui chapeaute l'initiative, ainsi que les investissements qu'il a parfois été nécessaire de réaliser - représente un coût global de 8 millions d'euros. « Un chiffre à mettre en regard avec les 300 millions d'euros en année pleine que nous avons gagnés grâce à la mise en oeuvre des idées », souligne David Richard.
