En vertu des nouvelles règles de représentativité, la direction de la SNCF devra, désormais, négocier avec la CGT, l'Unsa, Sud-Rail et la Fgaac-CFDT. Marquées par une participation en recul (73 % contre 77 %), les élections professionnelles du 26 mars confirment la CGT à sa place de première organisation, avec 39,3 % des voix, l'Unsa (18, 05 %) passant deuxième devant Sud-Rail (17, 67 %), surtout grâce à la progression du vote cadres.

Quatrième organisation représentative, la CFDT, alliée à la Fgaac (conducteurs), améliore très faiblement son score de 2006, avec 11,59 % des voix (+0,01 %). La stratégie d'alliance du syndicat «réformiste» n'a pas été à la hauteur des attentes. La fusion entre les deux entités devrait cependant être officielle prochainement.

Présentant des listes communes, FO et la CFE-CGC n'ont pas réussi à franchir le seuil des 10 %, nécessaires pour être représentatifs, avec 7,98 % des voix. De son côté, la CFTC, qui avait choisi de se présenter seule (excepté dans deux régions), accuse un net recul avec 5,4 % des voix (-2,74 %). Les trois syndicats, historiquement représentatifs, sont désormais hors jeu.

Ce scrutin devrait changer en profondeur le fonctionnement du dialogue social dans l'entreprise. Selon la loi du 20 août 2008, la validation des accords d'entreprise n'est possible que si les signataires représentent au moins 30 % des voix aux élections. Ainsi, la Fgaac-CFDT et l'Unsa ne pourront ensemble constituer une force de validation des accords, laissant toute la responsabilité à la CGT. « Pendant les deux années à venir, rien ne va avancer en termes de dialogue social, estime Eric Falempin, secrétaire général de FO-cheminots, cela va démontrer l'inefficacité totale de la loi. »