L'entreprise de vente à distance 3 Suisses souhaite faire passer la part du e-commerce de 35 % à 66 % dans son activité d'ici à deux ans. Bilan de ce virage imposé par la montée d'Internet : 674 suppressions de poste annoncées en février, sur un total de 2 930.

Les cinq centres d'appels de Rouen, Marseille, Nantes, Lyon et Nancy disparaîtront au profit d'une plate-forme unique, basée à Croix, près de Lille, qui accueillera un tiers de l'activité (appels à forte valeur ajoutée). Un autre tiers sera confié à Mezzo-Tunis, filiale du groupe, et le dernier tiers à la société Téléperformance. « Ce partenaire reprendra une partie de l'activité - commandes et réclamations simples - et les personnels, volontaires, correspondants, explique Khélaf Bouacha, DRH. Ce transfert est prévu dans le cadre de l'article L 1224-1 (ex-L 122-12), mais nous avons exigé des garanties : CDI sans période d'essai, maintien du salaire de base et du 13^e mois sans limite (et non pas durant 15 mois seulement, comme le prévoit la législation). En outre, les volontaires partiront avec leur ancienneté, sous forme d'indemnités. »

Sont concernés par ces transferts : 336 téléconseillers , mais également 112 salariés de l'activité courrier, entièrement externalisée, ainsi que 13 à la maintenance des bâtiments.

Après la présentation du rapport d'expert au CE, le 27 mars, le PSE, qui prévoit d'autres mesures, sera négocié en avril. D'ores et déjà, tout en dénonçant le transfert chez Mezzo-Tunis comme « une délocalisation », la CGT, syndicat majoritaire, compte obtenir surtout de « vraies indemnités de départ et des engagements en termes de formation, indique Caroline Faure-Genot, déléguée CGT élue au CE. Les téléconseillers du secteur de la vente par correspondance, notamment, ont besoin de se reconvertir vers des métiers offrant des débouchés. Ils savent que leur métier n'a pas d'avenir. »