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Les pratiques

Pays-Bas Les entreprises néerlandaises malades du harcèlement moral

Les pratiques | publié le : 24.03.2009 |

Numéros verts, médiateurs, commissions collégiales ainsi qu'aide extérieure... Les entreprises multiplient les dispositifs contre le harcèlement entre collègues, qui leur revient cher.

La désignation de boucs émissaires revient cher aux entreprises néerlandaises. Selon une étude du «think tank» néerlandais TNO, publiée en février dernier, tous les actes irrévérencieux et discourtois commis sur le lieu de travail sont responsables, à eux seuls, de 4 millions de jours d'absence par an. Harassement, harcèlement, discrimination, intimidation sexuelle... coûtent, au global, 1,5 milliard d'euros à la collectivité.

Panoplie de mesures

Face à ce fléau, nombre de grandes entreprises du royaume ont déployé une panoplie de mesures allant de la mise en place de numéros verts pour dénoncer les abus à la nomination de médiateurs afin de régler les conflits, en passant par des commissions collégiales pour décider des sanctions. Malgré tout, leurs approches diffèrent.

Campagne directe chez Philips

Par exemple, Philips a opté, en 2003, pour une campagne directe en précisant aux salariés de sa division éclairage, en majorité masculins, les comportements indésirables dans la société. De même, l'entreprise de télécoms KPN s'est dotée d'un règlement intérieur listant les attitudes intolérables : propos racistes ou sexistes, comportement agressif ou violent, attouchements non sollicités, discriminations envers les minorités...

Au contraire, le groupe bancaire et d'assurances ING met d'abord l'accent sur les comportements souhaitables dans l'entreprise. Pour stimuler cette politique, tous les cadres sont priés d'adopter une attitude exemplaire. Pour les autres salariés, des dépliants d'information sur les attentes de la société dans ce domaine sont diffusés. De son côté, la direction favorise au maximum la diversité de son personnel, qu'elle considère comme un facteur d'intégration des salariés dans l'entreprise.

En général, les grandes sociétés néerlandaises disposent de plusieurs outils pour lutter contre l'empoisonnement des relations au travail. L'objectif est de traquer la moindre incartade. De fait, aussi bien les victimes que ceux qui constatent les infractions ont la possibilité d'en faire part ou de dénoncer ces comportements. L'intervention d'un tiers dès le premier stade des conflits est le plus souvent préconisée. Les moyens de régler les conflits hors de l'entreprise avec l'intervention d'un travailleur social sont parfois prévus, comme au sein de la chaîne de magasins Hema.

Des relations particulièrement tendues

Selon l'étude de TNO, les Pays-Bas sont l'un des Etats européens où les relations au travail sont les plus tendues. Un salarié néerlandais sur dix s'estime victime de harcèlement, contre 7,7 % en France et 8,5 % en Belgique. La Finlande détient le record avec un taux de «têtes de Turcs» de 17,5 %. « La culture néerlandaise se veut plus directe, alors que les Français sont plus formels dans leurs relations avec les autres, surtout au travail », tente d'expliquer Seth van den Bossche, chercheur auprès de TNO.