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« Les DRH américains n'ont aucune expérience de la crise »

Enquête | L'entretien avec | publié le : 24.03.2009 |

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« Les DRH américains n'ont aucune expérience de la crise »

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E & C : A quels défis la crise confronte-t-elle les DRH nord-américains ?

J.-L. G. : Lorsque je suis arrivé aux Etats-Unis, en janvier 2008, après le rachat du cabinet de reclassement SSP par BPI, en octobre 2007, le principal problème des DRH était de trouver les talents dont leur entreprise avait besoin. Dans un contexte de forte concurrence, il s'agissait d'être le meilleur employeur aux yeux des candidats. Les DRH mettaient en avant la diversité de leur entreprise ; sa capacité à concilier vie privée et vie professionnelle ; le temps libre laissé aux salariés pour se former ; les salaires, bien sûr ; mais aussi l'assurance santé et les plans de carrière. Le retournement de la conjoncture économique les a obligés, au dernier trimestre 2008, à revoir toutes leurs priorités en l'espace de quelques semaines.

E & C : Quelles sont, désormais, leurs priorités ?

J.-L. G. : Ils doivent réduire les effectifs rapidement, sans pouvoir compter sur une enveloppe de primes de départs, elle aussi réduite du fait de la conjoncture. Or, cette situation ne s'est pas présentée depuis la crise de 1993. La plupart des DRH n'ont donc aucune expérience en la matière.Il vont également devoir apprendre à négocier avec les syndicats. En baisse depuis les années 1980 et aujourd'hui réduite à un niveau quasi inexistant, la syndicalisation devrait remonter sous l'impulsion des lois que prépare la nouvelle administration et de celle de la crise. Sur ce dossier également, la plupart des DRH n'ont aucune expérience.

Par ailleurs, il apparaît évident qu'il va y avoir de nouvelles réglementations en matière de salaires, de bonus, auxquelles il va falloir que les DRH s'adaptent. Enfin, une fois la crise terminée, à mon avis pas avant le 1er trimestre 2010, les DRH vont devoir faire face au papy-boom. Leur difficulté sera de retrouver des salariés aussi bien formés que ceux qui partent à la retraite. Car, depuis les années 1970, le niveau moyen d'éducation a baissé.

E & C : Comment l'activité de BPI se porte-t-elle ?

J.-L. G. : Notre chiffre d'affaires a augmenté de 63 % entre début 2008 et début 2009. Dans un pays où les moyens des services publics de l'emploi sont réduits, les entreprises font appel à nous pour élaborer leurs plans sociaux, reclasser leurs salariés et s'occuper de la communication interne et externe.