En période de crise économique, les budgets de communication des entreprises sont en général les premiers à trinquer. Présentant les résultats de la chaîne, le 11 mars, Nicolas de Tavernost, président du directoire, anticipait, ainsi, une baisse de 13 % des rentrées publicitaires de M6 au premier trimestre. « L'inquiétude des collaborateurs porte davantage sur l'économie dans son ensemble que sur leur poste, qui, à l'exception de quelques antennes régionales, n'est pas menacé », estime Delphine Cazaux, la directrice de l'organisation et des RH.
La chaîne a, en effet, lancé un plan social qui concerne 26 personnes, essentiellement des journalistes des antennes locales. « Ces derniers ont le choix entre quitter la société ou venir à Paris puisque nous nous engageons à reclasser tous ceux qui acceptent la mobilité géographique », explique-t-elle.
Alors que M6 avait embauché 242 personnes en 2008, les recrutements ont été gelés pour 2009. Toutefois, la chaîne maintient des liens étroits avec les écoles de commerce et de journalisme et prévoit d'accueillir 400 stagiaires en 2009, comme l'année précédente. « Quand un poste se libère, nous essayons de le pourvoir en misant sur la mobilité interne, géographique ou fonctionnelle », explique Delphine Cazaux. Selon elle, « les salariés prennent conscience que la préservation de l'emploi, qui constitue notre priorité, passe par davantage de mobilité ». La DRH intervient avec les managers pour tenter de la développer. Le problème est que, « si les fonctions supports sont ouvertes à cette idée, elle se révèle plus compliquée à mettre en oeuvre pour les métiers opérationnels liés à l'antenne, où l'on a affaire à des passionnés. Il est parfois difficile de convaincre un journaliste ou un monteur de changer de rubrique ou de type d'émission quand le besoin s'en fait sentir ».
Les rémunérations vont également être impactées avec la limitation du budget alloué aux augmentations individuelles. « Par souci d'équité, nous donnons la priorité aux bas salaires quand une bonne partie des cadres dirigeants verront stagner leur rémunération », explique Delphine Cazaux. Elle anticipe une baisse de la participation, qui représentait entre 0,8 et 1,2 mois de salaire en 2008, et de l'intéressement, qui atteignait 800 euros.
Pour calmer les inquiétudes des salariés, elle mise sur le développement de la communication interne. Ainsi, la direction a mis en ligne, sur l'intranet, des explications des textes législatifs et des réformes en cours dans l'audiovisuel. « Avec les salariés comme avec les partenaires sociaux, nous conservons un langage positif mais lucide face aux perspectives économiques », déclare la directrice de l'organisation et des RH.
F. B.
• Activité : télévision.
• Effectifs : 1 719 salariés.
• Contexte : baisse de 17,9 % du bénéfice du groupe en 2008, baisse prévisible du marché publicitaire, stagnation du chiffre d'affaires 2008/2007.
