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Un référentiel des compétences de base, quelle que soit l'activité professionnelle

L'actualité | publié le : 17.03.2009 |

L'Agence nationale de lutte contre l'illettrisme (ANLCI) vient d'élaborer un «référentiel des compétences de base mises en oeuvre en contexte professionnel».

Ce 17 mars, l'Agence nationale de lutte contre l'illettrisme rend public un «référentiel des compétences de base mises en oeuvre en contexte professionnel», devant les membres du Garf (Groupement des acteurs et responsables de la formation en entreprise) réunis à ce sujet. Le 12 février, l'ANLCI l'avait présenté, à Lyon, à ses instances, à l'occasion de la rencontre francophone préparant la Conférence mondiale pour l'éducation des adultes, prévue en mai, au Brésil.

Ce référentiel est le fruit d'un travail réunissant l'ANLCI, une dizaine d'Opca (FAF propreté, Opcalia, Agefos, FAF TT, GFC-BTP, etc.), le CNFPT, les ministères de l'Emploi et de l'Agriculture, les régions Ile-de-France et Basse-Normandie, et le cabinet Recif.

Un outil de langage commun

Pourquoi ont-ils travaillé ensemble ? Parce que, « depuis 2003, l'ANLCI a fait un travail de déblayage des référentiels existants, explique Marie-Thérèse Geoffroy, sa directrice, en parvenant à un consensus autour de quatre degrés de compétences. Mais il en manquait un pour les compétences mises en oeuvre dans le cadre de l'activité professionnelle, quelle qu'elle soit ».

De leur côté, les Opca ont exprimé à l'ANLCI le souhait d'un outil de langage commun pour l'élaboration des cahiers des charges de formation. « Nous avons réalisé de multiples confrontations entre experts et responsables de formation sur les différentes analyses de situation de travail, explique Daniel Lustin, directeur de Recif. Il nous a fallu une vingtaine de versions pour parvenir à une grille emportant le consensus. »

Liste des degrés de capacités

Ainsi finalisée, la grille prend la forme d'un tableau à doubles entrées. Face aux trois «pôles de compétences» : «exécuter» ; «communiquer» ; «être autonome», sont listés les degrés de capacités, et les savoirs généraux et appliqués mobilisés, certains ayant eux-mêmes plusieurs degrés. Exemple : pour «exécuter» en «comprenant et justifiant», il est nécessaire de savoir «reformuler ou commenter un texte simple» (savoirs généraux, écrit degré 3) ou encore de «mettre en avant une règle pour justifier son action» (savoirs appliqués, attitudes et comportements).

De même, pour «être autonome» et «faire face à un aléa», il faut, notamment, «prendre en compte la fréquence d'événements» (savoirs généraux, calcul degré 2) ou encore «analyser la nature culturelle d'une divergence pour la résoudre» (savoirs appliqués, ouverture culturelle). L'informatique ou encore les gestes et postures sont également détaillés. « Les compétences comportementales et l'ouverture culturelle sont importantes, affirme Hervé Fernandez, secrétaire général de l'ANLCI, car ce sont elles qui permettent à quelqu'un de changer de service ou, simplement, d'être embauché. » Des guides d'utilisation sont en cours d'élaboration, un par «cible d'acteurs» : les Opca, les entreprises et les collectivités territoriales en tant qu'employeurs.

Diverses utilisations

Quel usage pourront-ils en faire ? Selon Daniel Lustin : « Un DRH pourra utiliser cet outil dans une démarche de GPEC, pour étudier l'évolution des métiers de son entreprise, mais aussi pour définir le périmètre d'un poste ou assurer les entretiens professionnels. » Selon l'ANLCI, les commanditaires-financeurs (Etat, collectivités, Opca, CNFPT...) y trouveront de quoi les aider à élaborer des cahiers des charges et à évaluer leurs politiques de formation ; les prescripteurs pourront personnaliser et accompagner les parcours des personnes ; et les formateurs et les stagiaires pourront l'utiliser pour se fixer des objectifs en fonction d'un contexte.

Exemples : en Lorraine, Anne Poisneuf, chargée de mission illettrisme auprès du préfet, et la DRTEFP ont déjà présenté le référentiel aux professionnels chargés de l'évaluation de demandeurs d'emploi ou de salariés. Ceux-ci élaborent, actuellement, des exercices écrits et un questionnement oral, afin d'homogénéiser leurs pratiques.

L'Opca des branches cuir et textile (Forthac) effectue la même démarche d'élaboration de grilles d'évaluation en situation de travail. « A partir d'une confrontation avec nos certificats de qualification professionnelle industrielle, nous avons fait modifier des éléments trop vagues ou trop «situationnels» », rapporte Emilie Rousseau, chargée d'études au Forthac.

Quant à l'ANLCI, elle a lancé, avec l'Afpa, l'élaboration d'un référentiel des compétences du formateur en compétences de base !

Retrouvez le réferenciel sur

< www.wk-rh.fr >, rubrique Entreprise & Carrières, «compléments d'articles».

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