E & C : Le cabinet Robert Walters annonce, dans son enquête mondiale annuelle sur les rémunérations*, un recul de 15 % en moyenne des salaires d'embauche. Il détaille différents secteurs ou fonctions. Qu'en est-il de la GRH ?

A. B. : Je veux d'abord préciser que cette rupture au niveau mondial sera sans doute un peu moins marquée en France, où la progression des salaires des experts a été moins forte sur les dix dernières années et où le recul devrait donc être plus faible. Sur la fonction ressources humaines, il s'agit d'une de celles qui résistent le mieux, en volume de recrutement, comme en salaire. En période de crise, le DRH devient un des éléments clés de l'entreprise, en relation avec la direction générale. Il doit adapter l'organisation à la crise, contrôler la masse salariale, éventuellement restructurer, mais aussi maintenir la motivation. Il devient le bras droit de la direction, alors qu'en phase de forte croissance, c'est surtout le recrutement qui est mis en avant, une mission dans laquelle les opérationnels sont largement partie prenante.

E & C : Quels sont - et seront - les profils RH les plus recherchés ?

A. B. : Dans le contexte et pour les missions que je viens de décrire, il y a évidemment une prime à l'expérience. Les professionnels très expérimentés qui ont déjà vécu des situations de crise sont recherchés. D'autant plus s'ils ont une dimension internationale : c'est une tendance du marché déjà ancienne, mais la crise, généralisée, ne la modifie pas. Les compensation & benefits managers sont aussi demandés, ainsi que les spécialistes des relations sociales. C'est pourquoi, pour les plus expérimentés, les salaires d'embauche ne devraient pas subir le recul constaté en moyenne. Ce qui n'est pas le cas pour les juniors.