Le travail a changé, c'est devenu un lieu commun de le dire. Arrivée massive des TIC, effacement de la notion de métier derrière celle de compétence, éclatement des formes juridiques, changements dans l'exercice du leadership, reconfiguration des pyramides hiérarchiques, les formes de l'emploi d'aujourd'hui sont assez loin de celles de nos pères.

Pourtant, si les bouleversements n'échappent à personne, Maurice Thévenet, professeur au Cnam, rappelle les constantes que l'on a parfois tendance à oublier : les entreprises continuent d'attendre de leurs salariés implication et performance, tandis que les salariés réclament de la stabilité et de la sécurité. Par ailleurs, la nécessité pour tous de penser le rapport travail/hors-travail continue de valoir aujourd'hui comme hier.

En dehors de ces points communs de convergence ou de divergence avec ce qui existait avant, l'auteur rappelle qu'il n'y a pas une seule, mais des réalités différentes du travail, qui ne sauraient être gommées.

A contre-courant de la pensée actuelle, qui tend à insister sur la centralité de la valeur travail, il rappelle également que le travail n'est pas la seule valeur sociale, qu'il est une activité comme les autres, à considérer à côté des autres. Le travailleur fait partie d'une famille, il est aussi un citoyen et un consommateur. Les difficultés des relations humaines et de la vie dans un collectif de travail sont à analyser de la même façon que dans les autres organisations, sportives, associatives..., ou de toute autre forme de vie collective.

Enfin, on ne peut penser le travail sans mettre en avant les bénéfices en matière de construction d'une identité, de reconnaissance personnelle et de statut social.

Maurice Thévenet, professeur au Cnam et à l'Essec Business School, enseigne la GRH et le management.