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Rationaliser la gestion de la paie

Dossier | publié le : 10.03.2009 |

Le numéro un mondial des matériaux de construction centralise la gestion de sa paie en France au sein de deux centres de services partagés et externalise la production de ses bulletins de salaire.

Pas simple, pour Saint-Gobain, d'externaliser ses systèmes de paie dans l'Hexagone. Le spécialiste des matériaux de construction y compte, en effet, 52 000 salariés répartis dans 170 sociétés, qui interviennent dans la quasi-totalité des métiers du groupe. « En tout, cela met en jeu une quarantaine de conventions collectives et différents réglementaires de paie répondant aux dispositions légales et conventionnelles, accords d'entreprise et d'établissement », commente le directeur des affaires sociales Dominique Azam, qui supervise le chantier de migration.

C'est un projet de gestion des cadres à l'échelle du groupe, présent dans 57 pays, qui a mis en branle le processus. « En 2003, nous avons voulu nous doter d'un SIRH spécifique pour nos 22 000 managers, qui a débouché sur l'implémentation de PeopleSoft », raconte-t-il. L'entreprise a souhaité, dans la foulée, basculer les données de paie des cadres vers ce progiciel. Ce qui impliquait une harmonisation préalable de tous les systèmes de paie.

Organisation matricielle

Organisé de manière matricielle, le groupe compte quatre pôles d'activité, responsables de leur stratégie sur le plan mondial : les produits pour la construction ; les matériaux innovants ; la distribution bâtiment (avec Point. P et Lapeyre) et le conditionnement. Ainsi que douze délégations générales qui représentent le groupe dans les pays d'implantation et coordonnent l'action des filiales. C'est à ce niveau qu'a été mise en oeuvre une gestion centralisée de la paie pour l'ensemble du personnel.

Refonte complète

« Seule la France n'avait pas encore sauté le pas », poursuit Dominique Azam. Une opération qui, eu égard à l'atomisation des systèmes de paie existants, a débouché sur une refonte complète de la filière. L'occasion, pour l'entreprise, de recentrer cette activité sur l'essentiel, en baissant les coûts tout en préservant la qualité de service. « Nous n'avons pas vocation à éditer des fiches de paie », argumente-t-il.

Saint-Gobain s'est adjoint l'aide du cabinet de conseil en RH et externalisation Hewitt Associates, et a lancé son appel d'offres fin 2007. Avec un cahier des charges par société ! « Il était important, pour nous, d'avoir un prestataire unique et de sécuriser la production des bulletins de paie, explique-t-il. Mais il nous fallait aussi une solution flexible qui respecte la spécificité des entités. A moyen terme, 80 % de nos systèmes de paie en France, exposés au risque d'obsolescence, devaient, de toute façon, subir des évolutions. » La configuration excluait, de fait, le recours aux grands progiciels de gestion intégrés, trop rigides.

Projet redéfini

Mais le manque d'empressement des prestataires - lié à la complexité du chantier - a contraint Saint-Gobain à redéfinir les contours du projet. « Nous avons décidé de scinder l'opération en deux groupes, dont l'un représenté par Point. P, qui rassemble à lui seul 25 000 personnes », détaille Dominique Azam. Le second concentre l'ensemble des autres filiales, soit 27 000 salariés. Ce dernier s'appuiera, finalement, sur la plate-forme d'externalisation Teams RH de Cegedim SRH. Tandis qu'un contrat spécifique à Point. P est sur le point d'être signé avec un autre prestataire.

La démarche est couplée à la création de deux centres de services partagés (CSP) pour chacun des deux groupes. Gérés en interne, ils centraliseront la filière d'administration de la paie, qui emploie aujourd'hui quelque 300 salariés représentant 200 équivalents temps plein. De quoi gagner en productivité moyennant une réduction d'effectifs. « Un accord de mobilité vers les CSP a été signé au niveau de la France entre la direction et plusieurs organisations syndicales pour accompagner au mieux les salariés concernés. Nous proposerons des reclassements internes dans la mesure du possible », assure Dominique Azam.

Vagues de déploiement

Les prestataires seront, pour leur part, chargés de traiter les données fournies par les CSP et de produire les bulletins de paie. « Grâce à l'économie d'échelle, les coûts au bulletin devraient être réduits d'environ 50 % », estime-t-il.

Le projet a débuté en novembre 2008 par une mise à plat des processus communs. La plate-forme technique du premier CSP devrait être opérationnelle au printemps prochain. Et c'est la société SG Weber (mortiers) qui étrennera le dispositif, avec le basculement de la paie vers Cegedim SRH en juin et le transfert d'effectifs vers le CSP dès cet automne. Plusieurs vagues de déploiement sont ainsi prévues jusqu'à la bascule complète, prévue pour 2011.

SAINT-GOBAIN

• Activité : production et distribution de matériaux de construction.

• Effectifs groupe : 206 000 salariés.

• Chiffre d'affaires 2008 : 43,8 milliards d'euros.

• Tâche externalisée : production des bulletins de paie.