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Les pratiques

Denis Industries protège ses salariés contre le bruit

Les pratiques | publié le : 03.03.2009 |

La PME de menuiserie vendéenne a mis en place un programme d'actions efficace et peu coûteux pour réduire l'exposition de ses salariés au bruit. L'appui du pôle local de santé au travail a été décisif.

Située dans le nord de la Vendée, Denis Industries est spécialisée dans la fabrication de meubles en bois sur mesure pour les hôtels, résidences étudiantes, maisons de retraites, etc. La PME emploie 83 personnes. Plus d'un tiers d'entre elles sont régulièrement exposées au bruit dans les ateliers usinage et vernissage. En mars 2008, le CHSCT a souhaité faire un état des lieux du risque bruit. Le médecin du travail a proposé les services de l'ingénieur en santé et sécurité au travail du Sist (Service interentreprises de santé au travail) Nord-Vendée qui a réalisé une étude sur mesure. L'intérêt : « Relever l'exposition réelle, ce qui permet de cibler les moyens de prévention adaptés à chaque poste », explique l'ingénieur, Cyril Dutreuil. Son étude a, ainsi, repéré deux sources de bruit importantes : une plaqueuse de chants* ancienne et les soufflettes (système de déplacement de poussière) présentes sur chaque poste.

Sensibilisation

Le rapport a été présenté, non seulement au CHSCT, mais à l'ensemble du personnel concerné. Une sensibilisation au risque auditif a été menée en même temps par le médecin du travail, l'ingénieur et l'infirmière de santé au travail. « Cette sensibilisation a été particulièrement efficace parce qu'elle était personnalisée : ce sont les résultats sur nos machines qui étaient présentés », observe le dirigeant de Denis Industries, Marc Coudé du Foresto, qui apprécie également la démarche pluridisciplinaire du Sist.

Les solutions préconisées par Cyril Dutreuil ont été rapidement mises en oeuvre : «capotage» de la machine la plus bruyante, acquisition de soufflettes silencieuses, équipement en bouchons d'oreille moulés des 35 salariés exposés. Leur port est compatible avec une conversation, ce qui n'était pas le cas des protections jetables. « On les pose le matin à l'embauche et on ne les quitte plus », affirme Franck Planchot, représentant des salariés au CHSCT.

Coût total ? Marc Coudé du Foresto l'évalue à 10 000 euros (l'étude du Sist était gratuite), ce qu'il estime « très raisonnable », mais préfère souligner ce qui lui semble plus important : « Que les gens se sentent bien dans leur environnement de travail. » Il reste encore des marges de progrès, comme la réduction du bruit de la plaqueuse de chants. Les dernières mesures réalisées par l'ingénieur montrent que le capotage n'a pas suffisamment réduit les décibels. « L'entreprise a besoin de tester des solutions par elle-même. Si elles ne conviennent pas, elle est plus à l'écoute de nos préconisations », remarque Cyril Dutreuil.

Solutions

Sa proposition, l'isolement phonique du local où se trouve la machine, a été accueillie favorablement par le dirigeant de Denis Industries. De plus, la solution des soufflettes silencieuses a été adoptée par les autres menuiseries que suit le même médecin du travail. « Quand une solution marche, il est intéressant de la généraliser », affirme le Dr Odile Chartier.

* Machine qui permet d'encoller différents matériaux.

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