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Alléger le coût des licenciements à partir de 56 ans pour maintenir l'emploi des seniors

L'actualité | L'interview | publié le : 03.03.2009 |

E & C : Dans le cadre du pôle de recherche de l'Edhec, vous venez de publier une étude* plaidant pour une réforme de la protection de l'emploi pour les seniors. Quel est son point de départ ?

A. C. : Depuis vingt ans, les politiques successives en matière de protection d'emploi des seniors, appliquées en France, ont toutes échoué à relever le taux d'emploi des 55-64 ans - équivalent à 38 % en 2007. Par exemple, instauré en 1987 et régulièrement modifié par la suite, le dispositif Delalande a entraîné un certain nombre d'effets pervers tels que la baisse des embauches ou une tendance à anticiper certains licenciements.

Mis en oeuvre en 2006 et censé lui succéder, le CDD senior n'a été utilisé que de façon extrêmement marginale. Son inefficacité apporte la preuve qu'il est, aujourd'hui, plus réaliste d'inciter les entreprises à maintenir en poste les seniors déjà en emploi, plutôt que de chercher à stimuler les embauches, l'investissement minimal de formation pour un chômeur de 57 ans, à trois ans de la retraite, entravant de façon excessive sa rentabilité pour l'entreprise.

E & C : Quelle réforme préconisez-vous ?

A. C. : Afin d'inciter les employeurs à différer au maximum leur décision de se séparer des salariés seniors, il me semble pertinent de prendre le contre-pied des politiques précédentes en allégeant le coût des destructions d'emplois de façon progressive à partir de 56 ans.

On peut, par exemple, imaginer que l'Etat dédommage l'entreprise à hauteur de la moitié des coûts de séparations induits. D'après nos estimations, un tel dispositif s'autofinancerait entièrement à partir du moment où il permettrait de reporter, au-delà de 58 ans, 10 % seulement des séparations intervenant, actuellement, entre 55 et 57 ans.

* Etude disponible sur < www.edhec.com/ >

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