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Quand écoconception rime avec responsabilisation

Enquête | publié le : 03.03.2009 |

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Quand écoconception rime avec responsabilisation

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Au siège de la filiale européenne de Rip Curl, la démarche environnementale commence avec la sensibilisation des salariés aux problématiques écologiques et l'intégration des gestes écoresponsables dans les missions de chacun.

Marque de référence pour les amateurs de sports de glisse, créée en 1969 par deux surfeurs australiens, Rip Curl fait de la préservation de l'environnement un axe majeur de sa stratégie : création d'un label «Rip Curl Planet», pour les articles contenant au minimum 55 % de matières écologiques - coton bio, lin, chanvre ou matières recyclées -, qui devrait concerner 30 % des vêtements et accessoires en 2010, ventes de produits à base de combinaisons en néoprène recyclées, lancement d'une fondation visant à soutenir des programmes d'éducation aux problèmes environnementaux ainsi que des actions de R & D sur l'éco-conception de produits liés au surf.

Management environnemental

Ecologie bien ordonnée commençant par soi-même, les 300 salariés du siège de la filiale européenne, situé sur la côte landaise à Hossegor, sont les premiers incités à s'approprier les valeurs prônées à l'extérieur. A la suite d'un prédiagnostic environnemental réalisé, en 2005, à l'initiative de l'association européenne des industries des sports de glisse (Eurosima), cofinancé par l'Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie (Ademe) et par la région Aquitaine, la société a mis en place un système de management environnemental (SME) destiné à réduire les impacts de son activité, aussi bien en ce qui concerne la production que les services administratifs.

«Carbone challenge»

« L'implication des salariés dans ce SME commence par une sensibilisation générale aux problématiques écologiques, souligne Eric Dargent, le responsable environnemental de la société, lui-même recruté en 2005. Une introduction d'autant plus nécessaire que le niveau de prise de conscience personnelle varie énormément, encore aujourd'hui, d'une personne à une autre. »

Au cours de l'été 2008, le «Carbone challenge» a ainsi encouragé les salariés à minimiser l'impact de leurs déplacements, en privilégiant le train à l'avion pour les voyages nationaux, le vélo à la voiture pour les pauses déjeuner. A cette occasion, l'entreprise s'est dotée d'un parc de cinq vélos. Les adeptes du covoiturage les plus assidus se sont en outre vu remettre des chèques cadeaux d'une valeur de 300 euros. L'année précédente, un «Papier challenge» avait, de son côté, visé à limiter les gaspillages de papier.

Piqûres de rappel

« De tels incentives doivent être réalisés à intervalles réguliers, car, outre la prise de conscience qu'ils génèrent sur le sujet choisi, ils réactivent les bons réflexes qui ont tendance à s'essouffler au cours du temps », précise Eric Dargent. L'acquisition d'une «culture générale environnementale» passe également par l'organisation de visites sur des sites tels que le syndicat local de traitement des déchets ou l'entreprise qui fabrique, pour Rip Curl, les sacs de caisse en papier. Les salariés sont également invités à participer, pendant leurs horaires de travail, à des nettoyages de plage organisés par l'association de protection de la mer Surf Rider Fondation.

Au-delà de ce premier niveau de sensibilisation, Rip Curl entend inscrire ses engagements écologiques au sein même de ses process. « J'anime moi-même des demi-journées de formation dans chaque service, explique Eric Dargent. Il s'agit de stimuler les discussions entre collègues de travail et de les faire réfléchir aux manières d'intégrer les gestes éco-responsables dans leurs missions propres. » A la fin de chaque session, le service s'engage concrètement sur un objectif de type « dématérialiser l'ensemble des fichiers clients pour la compta » ou « consacrer la moitié de son temps de recherche aux matières écologiques » pour le design.

En 2007, Rip Curl s'est également porté volontaire pour participer au programme «Objectif Energie -20 %» piloté par l'Ademe avec le soutien de la région Aquitaine. A quelques mois de la clôture du projet, fixée en juin, l'entreprise a déjà réalisé une économie d'énergie de l'ordre de 15 %. « Un beau score, estime Eric Dargent. Même s'il est difficile de déterminer ce qui relève de la modification des comportements et ce qui a été rendu possible par les investissements techniques comme le système de gestion centralisée pour le chauffage, réalisés par ailleurs. »

RIP CURL EUROPE

• Activité : fabrication de vêtements et accessoires de surf.

• Effectifs : 350 salariés, dont 300 au siège d'Hossegor.

• Chiffre d'affaires 2008 : 120 millions d'euros.