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Enquête

Le centre veut devenir un site «neutral carbone»

Enquête | publié le : 03.03.2009 |

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Le centre veut devenir un site «neutral carbone»

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Le centre d'études civil à l'origine du pôle Minatec a instauré les déplacements alternatifs à la voiture pour répondre à la forte fréquentation de son site. Un travail mené avec les partenaires sociaux, l'Ademe et les sociétés de transports publics.

Début février, une délégation grenobloise se rend à Boston pour s'inspirer du modèle d'aménagement du Massachusset Institute of Technology (MIT). Grenoble prépare un ambitieux projet urbain intégrant le Polygone scientifique, quartier de la presqu'île, où cohabitent des industries high-tech, des laboratoires et des universités. Il est question d'y créer un périmètre «neutral carbone» et piétonnier sur 120 hectares. Les rares voitures en circulation ne rouleront plus qu'avec des énergies «propres». Ce projet est déjà bien engagé pour le Commissariat à l'énergie atomique (CEA) de Grenoble, qui détient une partie de l'emprise foncière.

Des habitudes de transport modifiées

Ce centre d'études civil fait vivre un plan de déplacements d'entreprise (PDE), nommé «Acces Cible», qui a radicalement modifié les habitudes de transport. Ainsi, les personnes n'utilisant que leur voiture pour venir travailler sur le site fermé du CEA ne sont plus que 49 %, contre 70 %, il y a sept ans. Un report modal d'autant plus élevé que les effectifs du CEA Grenoble sont passés de 2 020 à 3 000 salariés, sur la même période. La part des cyclistes a bondi de 8 % à 16 %. Tandis que les utilisateurs de transports en commun ont progressé de 12 % à 21 %.

« Il faut un fait générateur pour lancer un PDE, commente Gérard Gibon, coordinateur du projet. Pour nous, c'est la stratégie de la direction d'accueillir le pôle d'innovation Minatec, spécialisé dans les micro et nanotechnologies, qui en est à l'origine. Comme ce projet a été surtout financé par les collectivités territoriales, nous avons contribué, en retour, au plan de déplacements urbains », pour réduire la congestion du trafic et la pollution urbaine. La direction avait fait le calcul que Minatec représenterait 2 000 personnes supplémentaires sur le Polygone. « Rien que pour garder le même nombre de véhicules sur le site, la part des auto-solistes devait passer à 50 % sur une période de cinq ans », rapporte Gérard Gibon

Groupes de travail

Dès 2002, le CEA constitue deux groupes de travail, «direction» et «personnel», ainsi qu'une équipe projet de trois personnes chargées de collecter les suggestions et de faire appliquer les mesures incitatives. La même année, le centre a aussi signé un accord de développement durable avec l'Ademe. Pour son projet de PDE, l'Agence a apporté une aide méthodologique et financé 50 % d'une étude auprès des salariés. Laquelle a révélé que 75 % d'entre eux habitaient à moins de 20 km du site.

Sur le site, les travaux pour Minatec n'avaient pas commencé que le parking principal a été déplacé, ne permettant plus aux salariés de déposer leur véhicule au pied des bureaux. Une bande piétonnière couverte a également été aménagée sur 450 mètres. Des pistes cyclables partent, désormais, depuis la gare. Et une navette interne est mise en place.

Nouvelles lignes de transports en commun

Par ailleurs, le CEA a obtenu que le Polygone soit traversé par deux nouvelles lignes de transports en commun, et négocié une ristourne de 30 % sur le prix de l'abonnement - avec ses autres partenaires. Le CEA abonde 30 % du coût restant au salarié, en remboursement de frais. Le centre s'est aussi progressivement doté d'une flotte de 600 vélos, entretenus par un prestataire qui s'occupe de la maintenance des équipements du site.

Le budget global de fonctionnement du PDE s'élève à 340 000 euros par an. Le coût de la navette quadrillant le site revient à 250 000 euros par an. Les autres coûts se répartissent entre les abonnements transport (55 000 euros), les actions de communication (10 000 euros) et les aides vélos (25 000 euros par an).

CEA GRENOBLE

• Activité : centre d'études et de recherches.

• Effectifs : 3 000 salariés.

Capgemini Consulting : une charte de l'écoconsultant

C'était une question de crédibilité. Alors que le cabinet développait une offre de conseil sur le développement durable, il se devait lui-même d'être exemplaire. L'initiative de quelques-uns a ouvert la voie à une démarche globale et systématique. Certains consultants avaient, en effet, eu l'idée d'énoncer quelques bonnes pratiques en matière d'économies d'énergie à appliquer au quotidien. Ils avaient aussi décidé de calculer le CO2 émis pour chaque mission et de le compenser, le coût de cette consommation étant investi dans le financement de projets d'énergies renouvelables.

Aujourd'hui, ce modèle a été formalisé au sein d'une charte, validée par la direction générale en début d'année.

Grands principes

« La charte énonce quelques grands principes, regroupés en six familles », explique François Bordes, directeur développement durable de Capgemini Consulting. Il y a, tout d'abord, le chapitre déplacement qui prescrit, notamment, l'utilisation des transports publics, puis le volet bâtiment qui recommande une consommation raisonnée de l'éclairage, de la climatisation ou encore du chauffage. Viennent, ensuite, les consommables avec le papier, le poste de travail et ses équipements à ne plus maintenir en veille, et, enfin, le principe de la compensation carbone.

« Sur ce point, nous allons laisser le choix à chaque direction de projet de la destination de cette compensation plutôt que de raisonner à l'échelle du groupe. Ceci devant permettre aux collaborateurs de réfléchir à l'impact de leur activité », assure le responsable. Aujourd'hui, la charte de l'écoconsultant est en phase de diffusion interne.

C. L.

CAPGEMINI CONSULTING

• Activité : conseil en stratégie et transformation.

• Effectifs : 900 salariés.

• Chiffre d'affaires : 190 millions d'euros.