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Enquête

« De la maîtrise du risque à la logique d'opportunités »

Enquête | L'entretien avec | publié le : 03.03.2009 |

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« De la maîtrise du risque à la logique d'opportunités »

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E & C : Comment les entreprises analysent-elles leur empreinte écologique ?

E. L. : Il y a eu plusieurs étapes. Jusqu'au milieu des années 1990, elles ont souvent choisi une solution simple pour elles, qui consistait à créer une fondation, notamment sur la biodiversité. Immanquablement, elles ont été ensuite confrontées à des interrogations sur leur propre activité, ce qui a ouvert une seconde période, allant des années 1990 à aujourd'hui.

Dans le cadre de leur politique RSE, répondant aux agences de notation extra-financières, adhérant au Pacte mondial, elles ont analysé les impacts directs de leur activité, en certifiant leurs sites et en s'intéressant d'abord aux process, aux achats, à la politique sociale, dans une logique de prévention des risques. Mais sans s'interroger sur leur offre. L'exemple de Daimler Chrysler est éclairant : la société est bien notée pour la qualité environnementale de ses usines, or ses grosses berlines sont responsables d'une pollution bien plus importante.

E & C : Comment les entreprises peuvent-elles aller plus loin ?

E. L. : Aujourd'hui, les plus avancées réfléchissent sur l'intégration de la question environnementale à leur stratégie et à l'évolution de leur business model, c'est-à-dire à leur offre. C'est, par exemple, Philips qui a décidé de générer 30 % de son chifre d'affaires grâce à des produits verts d'ici à cinq ans. Il ne s'agit plus d'une logique de maîtrise des risques, mais d'identification des opportunités. C'est un mouvement qui aura des conséquences sur les métiers et leur évolution. Autre exemple : Sodexo, spécialiste de la restauration collective, reçoit de plus en plus de demandes pour l'utilisation de produits alimentaires de proximité dans ses menus.

Par ailleurs, les lois Grenelle devraient imposer le bilan carbone, ce qui aura un impact sur les entreprises de services, notamment sur la qualité environnementale de leurs bâtiments et sur les déplacements des salariés. Là encore, il faudra aller au-delà du bilan carbone. Pour prendre l'exemple des banques, en s'interrogeant sur les choix de portefeuilles et de financement.