Toutes sortes de constats et d'hypothèses circulent sur l'explosion du site d'AZF (lire ci-dessus) : site industriel dans un état d'obsolescence consternant, multiplication de fautes humaines dans les procédures de sécurité, sabotage, revanche de partenaires économiques maltraités, attentat, accident consécutif à des essais militaires... Une autre suggestion est avancée par Guillaume d'Alessandro, journaliste indépendant. Un court-circuit aurait eu lieu sur le site chimique, non celui de Total mais à la SNPE voisine qui produit du phosgène.

Il n'y a pas eu d'attentat à Toulouse le 21 septembre 2001, car cela n'aurait eu strictement aucun sens pour des terroristes tels que ceux d'Al-Qaïda, qui s'en prennent, en priorité, aux symboles de la puissance économique et culturelle des «croisées». L'usine AZF n'était d'ailleurs certainement pas la cible rêvée car, selon l'auteur - qui s'est documenté auprès de chimistes de renom -, pas si potentiellement explosive qu'on a pu le dire parfois.

S'appuyant sur les nombreux témoignages faisant état d'un arc électrique immense aperçu dans le ciel avant la seconde explosion, l'auteur démontre ce qui, pour lui, est une évidence : un gigantesque courtcircuit mettant le feu aux poudres. Mais il va plus loin, affirmant qu'EDF a été informée de l'incident presque en temps réel et que les différents protagonistes, politiques comme dirigeants des entreprises concernées, se sont arrangés, en connaissance de cause, pour faire porter le chapeau à Total... qui avait, de toute façon, beaucoup de choses à se faire pardonner. Une version de l'histoire qui a le mérite d'être dévidée avec talent, comme un thriller. P. R.