E & C : Quelle est l'évolution du mécénat de compétences ?

E. L. : Cette pratique est ancienne mais restait invisible hors de l'entreprise. L'instruction fiscale de 2004 a médiatisé le mécénat de compétences et, surtout, lui a donné un cadre facilement applicable. Désormais, qu'elles donnent un chèque ou du temps de leurs salariés volontaires entraîne le même bénéfice fiscal. En parallèle, la montée en puissance des politiques de RSE et l'arrivée sur le marché du travail des jeunes générations ont généré une nouvelle attitude : les entreprises soutenant une action solidaire le font en associant les ressources humaines. Ainsi, la majorité des fondations d'entreprise créées depuis cinq ans intègrent du mécénat de compétences. De fait, ce phénomène est vraiment en train de prendre de l'ampleur, doucement mais sûrement.

E & C : Connaît-on le nombre d'entreprises qui ont fait ce choix ?

E. L. : Selon des études récentes, près de 50 % des entreprises de plus de 200 salariés déclarent faire du mécénat de compétences. C'est étonnant, mais toutes les entreprises ne mettent pas la même réalité sous ce terme. Néanmoins, il est incontestable que le mouvement s'amplifie puisque l'année dernière, seules un tiers des entreprises se disaient concernées.

E & C : Quel est le profil de l'entreprise adepte du mécénat de compétences ?

E. L. : On pourrait croire que les grandes entreprises sont les uniques acteurs du mécénat de compétences. Il n'en est rien. Nous trouvons effectivement des groupes multinationaux mais aussi beaucoup de petites structures. En termes de secteur d'activité, la variété est aussi de mise. On sait toutefois qu'une entreprise avec une culture anglo-saxonne sera naturellement plus sensibilisée au sujet. Idem pour les entreprises employant une population jeune. Celle-ci apprécie que son employeur lui facilite le lien avec le monde associatif.