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Enquête

Des volontaires pour le Samusocial

Enquête | publié le : 24.02.2009 |

Dans le cadre d'un engagement social et citoyen, la filiale d'Air France KLM dépêche cinq salariés, durant plusieurs mois, pour renforcer les équipes du 115 parisien.

Le hasard fait parfois bien les choses. Alors que la direction de BlueLink, filiale d'Air France KLM spécialisée dans la relation client à distance, réfléchissait à mobiliser l'entreprise autour d'un projet citoyen, le 115 du Samusocial de Paris s'installait dans des locaux proches des siens. Nous sommes alors en 2005 et, très vite, Tanguy de Laubier, directeur général de BlueLink, voit l'opportunité d'un rapprochement entre ses salariés et ceux de son voisin. « D'autant plus que nous faisions le même métier de contact à distance », avance ce dernier. Pourquoi ne pas mettre à la disposition de cette entreprise d'intérêt public certains de ses collaborateurs ? L'idée est séduisante. Pour autant, la direction souhaite, avant d'aller plus loin, recueillir l'approbation de ses équipes et des élus du personnel sur le concept même de mécénat de compétences, puis sur une éventuelle collaboration avec le Samusocial. Durant l'été, l'ensemble des conseillers clientèle sont consultés via le journal interne. Un véritable plébiscite : 90 % adhèrent aux deux items.

Journée d'information

Deux mois plus tard, une journée d'information sur le mécénat de compétences et sur le dispositif de détachement est organisée. Un appel au volontariat est lancé dans la foulée. Une dizaine de personnes se portent candidates.

« Elles ont alors intégré un processus de sélection opéré par notre partenaire. Nous voulions, en effet, rester le plus neutres possible à ce stade », explique Laure Sanchez, responsable mesure et amélioration continue de BlueLink. Il s'agissait alors de vérifier leur capacité à répondre aux appels d'urgence, si différents de ceux dont ils avaient l'habitude. Cinq ont finalement été retenus et sont donc détachés depuis octobre dernier pour accompagner, à plein temps, les permanenciers. Leur mission : informer et orienter les appelants sans abri vers les structures adaptées, en leur proposant éventuellement un hébergement d'urgence pour la nuit, après les avoir écoutés et avoir évalué leur situation.

Au préalable, ils ont suivi une formation de quinze jours et signé une convention individuelle avec leur employeur. « En clair, si leur lieu et leurs horaires de travail changent, il n'en est rien de leur contrat de travail », souligne Laure Sanchez, ajoutant toutefois que les deux DRH ont dû travailler de concert pour réaliser tout le suivi administratif de l'opération.

Echange de volontaires

« Nos salariés sont détachés pour six mois, renouvelables une fois. À l'issue de cette période, d'autres volontaires prendront la relève », précise Tanguy de Laubier. Sachant qu'ils peuvent à tout moment interrompre cette mission et réintégrer BlueLink. D'ailleurs, le lien n'est à aucun moment coupé. Outre l'information générale de leur société qu'ils reçoivent, les détachés sont en contact permanent avec un superviseur référent, nommé pour l'occasion, avec qui ils font des points réguliers sur les expériences vécues mais aussi sur les compétences acquises. Selon Tanguy de Laubier, « elles portent notamment sur la gestion d'appels difficiles, très utile pour notre entreprise. »

BLUELINK

• Activité : gestion clients.

• Effectifs France : 500 salariés.

• Chiffre d'affaires 2008 : 54 millions d'euros.

Bouygues Telecom : quatorze heures pour l'humanitaire

Depuis 2005, Bouygues Telecom offre la possibilité à ses collaborateurs de bénéficier du statut de «volontaire» au service des autres. Pour ce faire, ils peuvent consacrer chaque année jusqu'à quatre demi-journées de leur temps de travail à la Fondation Bouygues Telecom.

À l'origine de ce dispositif, la demande conjointe de salariés déjà engagés à titre personnel dans le monde associatif. Demande entendue par la direction générale et la DRH de l'époque, qui souhaitaient aider au rapprochement des salariés avec le monde associatif. Celui-ci peut s'opérer de deux manières : soit à l'initiative du salarié qui contacte la fondation pour lui présenter l'action d'une association pour laquelle il souhaite s'engager, soit via la fondation qui propose aux volontaires d'intégrer l'une de ses initiatives phares. Celle-ci s'engage notamment auprès des personnes en difficulté médicale ou sociale, pour la protection de l'environnement et pour la culture. En 2009, elle soutiendra, ainsi, l'association Petits Princes et la Fondation Nicolas Hulot à travers le «Défi pour la Terre».

Dans le premier cas de figure, le salarié parraine la structure de son choix après s'être mis en contact avec la fondation qui l'aura informé de la marche à suivre, notamment en ce qui concerne le montage du dossier de financement. Dans le second, le salarié s'inscrit auprès de la fondation après qu'elle l'a informé, dès septembre, de la liste et du calendrier des opérations à venir. Une précaution toutefois, le salarié doit prévenir au moins un mois avant de son absence, afin de laisser à son service le temps de s'organiser en conséquence.

« Il précise alors le nombre d'heures qu'il souhaite donner. Sachant que les quatorze heures sont à prendre à la carte, par tranches d'une, de deux, de trois heures... A lui de gérer ce capital entre une ou plusieurs opérations sur l'année », décrit la déléguée. En retour, il reçoit un bon d'engagement citoyen réalisé sur le modèle des bons de délégation des élus du personnel. Avant de le retourner, il doit le signer et le soumettre à sa hiérarchie. En dernier lieu, la fondation contresignera le jour de l'opération pour valider la présence du volontaire.

En 2005, 135 collaborateurs ont fait la démarche. Ils étaient 200 en 2006, puis 320 en 2007. L'année dernière, ils étaient 436. 80 % sont des femmes, 50 % sont conseillers clientèle, 50 % vivent en région parisienne. Au total, Bouygues Telecom a fait don de 3 000 heures de travail à sa fondation. C. L.

BOUYGUES TELECOM

• Activité : services de télécommunications mobile, fixe et Internet.

• Effectifs : (compris dans le périmètre de la fondation) : 430 salariés.

• Chiffre d'affaires 2008 : 4,8 milliards d'euros.

Précisions

Suite à notre enquête consacrée aux départs volontaires (n° 940), Jean Agulhon, DRH France de Renault, a tenu à apporter une précision : « Le contexte économique n'est guère favorable depuis quelques semaines. Mais avec les départs déjà actés (1 844 au 13 février) et les démarches en cours, nous avons une visibilité assurée sur 50 % de notre objectif. Et le plan continue jusqu'à fin avril. »