Créée en 2004 à l'occasion du centenaire de La Mondiale, la fondation de l'entreprise soutient l'innovation dans trois domaines : l'économie sociale et solidaire, l'action sanitaire et sociale et l'éducation. Trois champs d'intervention validés dès le début par les salariés du groupe via une opération de consultation organisée sur l'intranet. Trente pour cent des collaborateurs avaient alors donné leur avis.

Cette approche participative est devenue la règle de fonctionnement de la structure. Cela commence lors de la sélection des projets émanant d'associations. Trente-cinq correspondants, salariés bénévoles, répartis sur l'ensemble du territoire, sont en effet chargés d'aller à la rencontre de ce monde associatif afin de prospecter et d'identifier les projets, d'aider à monter les dossiers et de réaliser, une fois l'initiative retenue, un feed-back régulier.

« L'équipe de correspondants est renouvelée chaque année après l'organisation, en interne, d'un appel à candidatures. Les salariés intéressés doivent simplement envoyer leur CV et répondre à trois questions : pourquoi voulez-vous être correspondant ? Quelle est votre expérience du monde associatif ? Qu'attendez-vous de cette mission bénévole ? », présente Philippe Dabat, secrétaire général de la fondation. Au jury de procéder, ensuite, à l'évaluation de la motivation des postulants. Sur les rangs : un représentant de la DRH, un responsable de la communication interne, le secrétaire général de la fondation, un représentant du monde associatif et le secrétaire du comité d'entreprise. « Il s'agit de sélectionner des salariés, il est donc important qu'un de leur représentant soit présent et soit, ainsi, le garant du processus », explique le secrétaire général.

Une fois nommés, ces correspondants sont «briefés». « Des rencontres régionales d'anciens et de nouveaux sont organisées. S'ensuit la création de binômes, un ancien devenant quelque temps le tuteur du nouveau venu. De plus, une fois par an, l'ensemble du réseau est réuni pour un partage d'expériences. Ils sont aussi amenés à plancher sur un sujet précis concernant la fondation. Ils ont ainsi travaillé sur le dossier de sélection des associations pour l'améliorer. Autre sujet de brainstorming : les critères de sélection », détaille Philippe Dabat.

Les candidatures émanent de tous les métiers, même si une tendance à la surreprésentation des commerciaux se confirme d'année en année. Aujourd'hui, ils occupent les trois quarts des postes de correspondant, oeuvrant durant leur temps de travail et leur temps libre.

D'autres salariés sont actifs au sein du comité de sélection. Cette instance paritaire, chargée d'analyser les projets remontés par les correspondants, est composée de neuf personnes, dont cinq sont salariés. Enfin, le conseil d'administration de la fondation est composé aux deux tiers de cadres opérationnels du groupe qui sont, pour Philippe Dabat, des relais d'information importants.

• Activité : protection sociale et patrimoniale.

• Effectifs : 2 500 salariés.

• Chiffre d'affaires 2008 : 5,2 milliards d'euros.

Le rapprochement entre Robert Half France et le monde associatif est récent. Il date, en effet, de l'année dernière. Olivier Gélis, le directeur général, décide alors d'expérimenter le mécénat de compétences avec, en tête, deux postulats : mettre à disposition le savoir-faire de ses salariés, mais dans un cadre le plus éloigné possible de leur quotidien. Le choix se porte sur SOS Villages d'enfants, qui permet aux frères et soeurs éloignés de leurs parents de grandir ensemble. « Notre métier de recruteurs nous conduit à recevoir en entretien des cadres avec minimum cinq ans d'expérience, évoluant dans un milieu social plutôt privilégié. L'association, elle, nous proposait de rencontrer des jeunes âgés en moyenne de 18 ans, très peu diplômés et très défavorisés. Clairement, ils constituaient un public qu'aucun de nous ne rencontrerait jamais dans le cadre de son activité professionnelle, explique Olivier Gélis. Un véritable grand écart ! » Mais, aussi, une remise en cause bénéfique puisqu'elle brise la routine des uns et des autres.

Volontaires

Une dizaine de salariés se sont immédiatement portés volontaires. L'année dernière, ils ont pris la route, direction Valenciennes, pour consacrer une demi-journée de leur temps à faire découvrir à une poignée de jeunes ce que sont le marché du travail et la recherche d'emploi. Olivier Gélis était également du voyage. « À l'aide de jeux de rôles, nous expliquions ce qu'était un CV, un entretien de recrutement, les attitudes à avoir et celles à éviter. Le tout de manière très concrète et ludique, énumère ce dernier. Il fallait donc repartir de zéro, rebâtir nos approches, nos présentations, nos discours et notre terminologie. » Un mois plus tard, un suivi plus personnalisé était organisé pour qui le souhaitait. Au programme : rédaction du CV et entraînement à l'entretien.

En 2009, l'opération est reconduite. A en croire Olivier Gélis, il y a déjà plus de salariés candidats que nécessaire. Chacun, avant de se lancer, bénéficiera d'une présentation de l'opération par la responsable des relations publiques mais aussi par le directeur général. « Aussi motivés soient-ils, je tiens à les avertir du choc psychologique et social qu'ils vont vivre. Je décris ainsi sans détour le profil de ces enfants et leur détresse. »

C. L.

• Activité : cabinet de recrutement spécialisé.

• Effectifs : 150 salariés.

• Chiffre d'affaires 2008 : NC