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Les pratiques

Le plan anti-crise de Maagtechnic

Les pratiques | publié le : 17.02.2009 |

La PME lyonnaise démarre un programme de formations techniques et de développement personnel pour ses 120 salariés, avec un catalogue «maison» de 40 modules.

Maagtechnic France, PME lyonnaise spécialisée dans la fabrication de pièces d'isolation, d'étanchéité et de transfert de fluides pour l'industrie, déploie actuellement un programme de formation anti-crise pour tout son effectif, soit 120 personnes, sur un site de production à Vaulx-en-Velin et dans cinq agences commerciales en France.

Compenser la baisse des commandes

Depuis le 15 janvier, chaque salarié se voit attribuer deux jours de formation par mois, jusqu'en juin. Ces temps de formation sont employés pour compenser la baisse des commandes, de plus de 15 % depuis l'automne. L'entreprise s'est confectionné un catalogue de plus de 40 modules avec deux prestataires locaux, les cabinets-conseils Multivalente et Nouvel Angle, qui font aussi office de formateurs. Ce catalogue recouvre deux thèmes : «vendre plus» et «vendre fiable». Le premier s'adresse aux fonctions commerciales et supports ; le second cible les salariés de la production et de la logistique.

Chaque thème renvoie à deux catégories de modules. Ils concernent, d'une part, la cohésion d'équipe et le développement personnel ; et, d'autre part, les approfondissements techniques, différents selon les métiers : techniques de vente, qualité, méthode 5 S pour optimiser l'organisation du travail... Certains modules associent des stagiaires de différents services et niveaux hiérarchiques. C'est le cas des modules de communication interpersonnelle dispensés au lancement du programme. Les parcours sont pris en charge par les fonds mutualisés d'Agefos-PME (Opca de branche pour le caoutchouc), au titre du DIF prioritaire et de la période de professionnalisation. Les formations ont lieu pendant le temps de travail.

L'offre de formation a été élaborée juste avant les fêtes de Noël et finalisée durant la première quinzaine de janvier. Pourtant, le directeur général de Maagtechnic avait d'abord songé à une autre option : le chômage technique. Il avait même présenté en CE un projet dans ce sens. Il s'est résolu à ne l'appliquer qu'en dernier recours. Pour ce membre du Centre des jeunes dirigeants (CJD) de Lyon, « nos bons résultats de 2008 (2,2 millions d'euros de résultat net, soit 10 % du chiffre d'affaires) justifiaient de ne pas «taper dans la masse salariale», alors que l'équipe est bonne ». Il a préféré rehausser l'effort de formation, qui dépassera les 2,5 % de la masse salariale. Il le compense avec un plan de réduction des coûts de 10 % sur les notes de frais et les dépenses de maintenance, de papier et d'énergie. Il a totalement abandonné l'intérim.

Solidarité imposée

« Le chômage technique aurait coûté moins cher, à court terme, confie le dirigeant. Mais la formation est une approche plus dynamique. Nous sortirons de la crise meilleurs qu'avant. » La PME maintient les salaires, mais impose la solidarité. La standardiste est absente pour maladie ? Des collègues la remplacent à tour de rôle. Tandis que, dans l'usine, les opérateurs reçoivent des réaffectations de tâches au pied levé, pour aider les ateliers sollicités. Devenus polyvalents, ils occupent des machines qu'ils ne pilotaient pas jusqu'ici. Le plus difficile, selon le directeur, c'est « la gestion du planning de formation. Pas facile, pour les commerciaux, de pousser leurs recherches de commandes en étant moins disponibles ». Une certitude : l'entreprise n'attendra pas la sortie de crise pour négocier un accord de GPEC.