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Les pratiques

La mue difficile des Thermes nationaux d'Aix-les-Bains

Les pratiques | publié le : 17.02.2009 |

Les Thermes d'Aix-les-Bains (Savoie), les seuls à statut public en France, opèrent une difficile réorganisation avant leur «privatisation».

Les Thermes nationaux d'Aix-les-Bains (Savoie), seuls à avoir le statut d'établissement public (Epic), sont « virtuellement en cessation de paiement », assure Thierry Dieuleveux, président du conseil d'administration. Une restructuration est donc lancée.

Réduction de la masse salariale

Au 1er juillet prochain, l'Epic sera transformé en SA (si la loi hôpital, patient, santé, territoires est votée). L'Etat en restera actionnaire à 100 % jusqu'à l'arrivée éventuelle d'un investisseur. Mais avant, il faut réduire la masse salariale, particulièrement lourde (70 % des coûts). Sur les 370 employés permanents et saisonniers, 189 sont fonctionnaires, rémunérés sur la base de douze mois alors que l'activité est saisonnière.

La direction a donc proposé un choix à chaque agent : s'il veut rester aux Thermes, il doit démissionner de la fonction publique pour passer en CDI (les moins de 55 ans percevront une indemnité de «départ volontaire»), soit se mettre en disponibilité pour convenance personnelle (sans indemnité). Ceux qui voudront rester dans la fonction publique quitteront l'établissement. Martine Claret, responsable du Syndicat indépendant des Thermes nationaux d'Aix-les-Bains et membre de l'intersyndicale (CGT et FO), s'indigne : « Le 26 décembre, nous avons reçu un formulaire nous imposant de choisir avant le 20 janvier ! Sous la pression, certains ont démissionné de la fonction publique. »

Reconversion des physiothérapeutes

La direction, qui refuse de communiquer les résultats de ce plan, assure que les fonctionnaires désirant le rester seront tous reclassés et payés en attendant. Mais cette «promesse» paraît très hypothétique aux agents en question, qui protestent en occupant la mairie depuis le 7 janvier. En effet, parmi eux, 152 sont membres du corps des physiothérapeutes : diplômés de l'école spécialisée d'Aix-les-Bains (fermée aujourd'hui), ils ne sont habilités à effectuer des actes de kinésithérapie que dans cet établissement ! Le Conseil d'Etat examine un décret prévoyant l'extension de leurs fonctions à des tâches... administratives. « Comment reconvertir des personnes qui ont 53 ans en moyenne, trente à quarante ans d'ancienneté, et qui ne sont pas mobiles géographiquement ? », interroge Martine Claret. Le 6 février, une réunion animée par l'Agence régionale de reclassement devait permettre de faire le point des possibilités de reclassement.