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Pas de solution aux Antilles

L'actualité | publié le : 17.02.2009 |

Le préaccord sur les salaires, obtenu par les partenaires sociaux de Guadeloupe, supposait une aide de l'Etat aux entreprises, que François Fillon a exclue. Le conflit est en train de s'étendre à la Martinique, mais aussi à la Réunion.

La négociation en Guadeloupe et en Martinique restait dans l'impasse en fin de semaine dernière. Le LKP, initiateur de la grève générale en Guadeloupe, accepte de reprendre les discussions sur la base du préaccord obtenu le 8 février entre les partenaires sociaux de l'île. Celui-ci comportait, notamment, un engagement d'augmenter de 200 euros les salaires allant jusqu'à 1,6 Smic, et de 2,5 % à 3 %, à négocier par entreprise ou par branche, pour ceux qui dépassent cette limite. Le tout en contrepartie d'un allègement de 108 millions d'euros de charges pour les entreprises. Or, sur ce point, Yves Jégo, le secrétaire d'Etat à l'Outre-Mer, qui avait présidé à ces négociations, a été désavoué par François Fillon à son retour précipité en métropole. En Martinique, et désormais à la Réunion, des mouvements de revendication de pouvoir d'achat ont aussi commencé.

Peur de la contagion

La résolution du conflit, qui dure depuis quatre semaines, semblait proche, mais le gouvernement n'a pas souhaité s'engager dans un dispositif qu'il risquait de devoir répliquer dans tous les départements d'outre-mer, voire en métropole, et ce, à quelques jours de la conférence sociale proposée par Nicolas Sarkozy pour le 18 février.

Le cas des Antilles françaises reste, néanmoins, particulier, avec un « coût de la vie ressenti par de nombreuses familles modestes », avait concédé François Fillon, le 8 février. « Pour les salaires, un fort hiatus existe entre les entreprises publiques et les collectivités locales, d'une part, et les entreprises privées, d'autre part, indique Yannick Plante, coordinateur régional Guadeloupe-Martinique de l'ANDRH. En Guadeloupe, les salariés ou les agents des premières bénéficient d'un coefficient correcteur de majoration de leur rémunération allant de 20 % à 45 %, voire de 60 % pour certaines administrations ; dans les autres, en particulier celles qui n'ont pas de difficultés à trouver de la main d'oeuvre, les salaires sont plus faibles. »

Chômage élevé

Le conflit se nourrit également de la situation sociale de l'île, où le taux de chômage est de plus de 22 % et où, au dernier trimestre 2008, étaient comptabilisés près de 45 000 demandeurs d'emploi, dont 16 000 non indemnisés. Le 13 février, Nicolas Sarkozy a annoncé la création d'un «conseil interministériel de l'outre-mer» qui se réunira « dans les prochains mois ».